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A Contre jour, Charline Quarré, éditions Baudelaire, 2011, 126 pages

Genre : roman

Thèmes : dépression, solitude, amour, estime de soi

L'auteur en quelques mots ...

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Charline Quarré a commencé à écrire à l'âge de 7 ans. Son aversion pour l'école la conduit à divers métiers, mais rien qui puisse la motiver. A Contre jour est son premier roman, commencé à 16 ans, dans lequel elle se livre. Son dernier roman publié en 2012  :Pas ce soir.

L'histoire

Margot a 17 ans. "Je tiens dans la main un voile qui flotte au vent. Je tire une longue traine de soie fanée qui devient haillons. Je suis souillée d'illusions dont je ne me libère pas (...) bienvenue dans la réalité adulte". Pourtant enfant elle aimait aller à l'école et garde un souvenir ému des "cris et des petits rires des garçons et des filles, le silence des grandes vacances, le vent dans les marronniers au mois de juin, les miettes du goûter..." Alors que s'est il passé ? la rupture at-telle eu lieu avec l'acharnement des autres gamins contre elle au collège ? Avec le déménagement  nécessaire suite aux insultes et aux coups ? Ou bien tout simplement avec l'adolescence ? A moins que cette solitude, cette noirceur ne soit ancrée en elle depuis toujours.

"Sur la table de nuit la lueur dorée de ma lampe éclaire le flacon de lexomil à demi vide, une fausse note dans le décor.(...) Je vis une vie que je n'ai pas vraiment envie de vivre. Je fuis vers des rêves qui ne sont pas des rêves"

Malgré tout elle attire les regards et suscite l'intérêt de certains, dont Julien. Julien qui la fera rêver, Julien qui troublera son quotidien et la poussera à s'ouvrir aux autres, Julien qui la fera souffrir avant de la combler ...

En vrac et au fil des pages ...

J'avoue que j'avais un peu peur en me lançant dans cette lecture, du côté un peu déprimant du sujet. Par ailleurs, cotoyant des ados mal dans leur peau chaque jour par mon métier, je redoutais les clichés. Pas du tout ! Le roman se lit d'une traite, sans heurt, langage adolescent, adulte, entre les deux mais travaillé. On entre dans la peau de Margot et l'on vit son quotidien fait de peurs, d'angoisses, de questionnemets incessants. la nouveauté est que le lueur d'espoir n'est jamais absente et que l'on ne tombe pas dans le pathos . On suit simplement l'évolution d'un symptôme. Cette solitude, elle la porte en elle depuis toujours et en a fait tout à la fois son amie et son ennemie.

"On est dimanche et, comme tous els jours maintenant, j'écris et ma douleur fait du coloriage. Comme ça elle me fiche la paix.Je lui ai donné des crayons de couleur et même des feutres. Elle va s'en foutre plein les doigts, elle va s'en mettre partout, c'est pas mon problème. Je suis à portée de main de la mallette de peinture s'il le faut. S'il le faut je lui préparerai même de la pâte à sel.Pourqu'elle me laisse tranquille.(...) Je redoute le moment où elle voudra me montrer son dessin. Aucune envie de le regarder..."

Le roman est court et se lit dans la journée. C'est la juste dose car le lecteur n'apprécierait sans doute pas un roman noir plus long.

Margot vit dans un milieu aisé et a tout pour réussir. Brillante en classe, elle se laisse aller et ne trouve goût à rien.Un père absent, une mère aimante et compréhensive mais qui vit sa vie, sans doute pour obliger Margot à vivre la sienne. On ne comprend pas toujours ses désordres mais on est happé par cette histoire que l'on veut belle et dont on espère qu'elle finira bien. Car l'amour est bien rpésent et dévorant, passionnel.

Il faut dire que le récit de Charline Quarré contient cette part d'autobiographie qui raccroche l'histoire de Margot à une réalité que l'on occulte souvent d'un "bah, ça leur passera, c'est l'adolescence !". Mais le mal être des jeunes dans la société actuelle est prégnant, il suffit de regarder l'actualité pour s'en convaincre.

Mais pour le savoir il faudra le lire !

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