http://p4.storage.canalblog.com/41/37/391377/60388310.jpg

La Dame en blanc, Wilkie Collins, éditions Labyrinthes ,2012, 476 pages

Genre : roman

Thèmes : mystère, Angleterre, ère victorienne, amour, tragédie

 

L'auteur en quelques mots ...

http://www.babelio.com/users/AVT_William-Wilkie-Collins_7687.jpeg

Né à Marylebone en 1824 et décédé en 1889, William Wilkie Collins est un écrivain de l'époque victorienne, contemporain de Charles Dickens qu'il rencontre en 1851 et dont il devient le collaborateur. Fils d'un peintre, il place dans son écriture des descriptions détaillées à la manière d'un artiste. Dans la Dame en blanc son héros est d'ailleurs professeur de dessin. 

Ses récits ne rencontrent pourtant le succès que lorsqu'il leur donne une orientation sensationnelle ( récits à suspens). Ainsi la Femme en blanc ou La Pierre de lune.

Atteint de la goutte, il était dépendant de l'opium ce qui occasionnait des crises de paranoia où il était persuadé d'être poursuivi par son double fantomatique. On retrouve d'ailleurs dans ses écrits l'idée de double ou de jumeaux. Dans The Moonstone , il décrit les effets de l'opium et sa dépendance.

 

L'histoire

 

" Cette histoire montre avec quel courage une femme peut supporter les épreuves de la vie et ce dont un homme est capable pour arriver à ses fins"

Grâce à l'exentrique professeur de dessin Pesca, Walter Hartright est engagé pour donner des cours de dessin à deux jeunes femmes, dans une maison bourgeoise de la campagne anglaise à Limmeridge House. Alors qu'il fait ses préparatifs, il est témoin, un soir, d'un étrange événement. "(...) au milieu de la route déserte qui se détachait plus clairement dans la nuit, se tenait une femme , sortie de terre comme par miracle ou bien tombée du ciel. Elle était tout de blanc vêtue...". L'inconnu cherche à fuir un groupe d'hommes dont on apprendra bientôt qu'ils souhaitent la ramener à l'asile dont elle s'est échappée. A l'évocation du Cumberland où se rend Walter Hartright, elle souligne qu'elle connait bien cette région pour y avoir vécu et lui recommande la prudence.

Parvenu chez son hôte, Walter relatera l'aventure à l'ainée des filles Halcombe qui, passionnée par cette histoire, l'aidera à faire la lumière sur ce mystère. Mais c'est aux charmes de la plus jeune qu'il va succomber, bien qu'elle soit promise au sombre Sir percival qui semble cacher un lourd secret et être lié à la femme en blanc. Etrange coincidence, Laura Fairlie ressemble étonnamment à la femme rencontrée sur la route ...

Se succèdent les voix, témoins de l'étrange histoire de la femme en blanc, qui viennent éclairer la tragédie survenue.

 

En vrac et au fil des pages ...

http://www.organik-case.com/wp-content/uploads/2013/09/5Perugini-Copier.jpg

(Charles Edouard Perugini)

Une ambiance comme je les aime, sombre , aux allures gothiques, emporte le lecteur dans la campagne anglaise où les fantômes du passé cotoient les vivants. On n'est pas chez Dickens, Austen ou Poe mais c'est tout comme .

Le lecteur est tout de suite saisi par la tonalité fantastique du récit et ne parvient pas à définir s'il s'agit d'une histoire de fantôme ou une intrigue policière. Sans doute un peu des deux car l'auteur nous laisse dans le flou, livrant les éléments par bribes à la faveur de témoignages. Le récit est ainsi construit sur une série de discours où chacun livre sa version dans la reconstitution d'une enquête. La technique est efficace et nous devons attendre que chaque protagoniste raconte les faits pour comprendre ce que fut le destin tragique de l'héroine.

Les personnages sont bien campés et l'on redoute aussitôt le sombre Percival, on hésite à faire confiance à Fosco que l'on sent fourbe, on frémit pour Laura Fairlie et on admire le courage de Marian Halcombe, sa soeur, une femme au fort caractère . La fin est surprenante et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, mais je ne peux en dire davantage !

La manipulation est le maitre mot et ,lorsque est révélé ce que l'on soupçonnait sur Lord Percival, on a hâte de connaitre la vérité et, surtout, l'issue de l'histoire. C'est presque un roman psychologique tant les personnages sont décrits savec finesse. mais c'est aussi un roman à visée historique qui souligne la condition des femmes dans la société victorienne, ce qui rend Marian Halcombe d'autant plus moderne. Le poids des convenance est lourd et les femmes rapidement enfermées dans un rôle superficiel ou soumise à leur mari.

J'ai hâte de découvrir d'autres récits de cet auteur.


juin le mois anglais

 

Le petit plus

 

 

 

 

Retour à l'accueil