Nymphéas noirs, Michel Bussi
Nymphéas noirs, Michel Bussi, éditions Pocket, 493 pages
2013 ( première édition 2010)
Genre : policier contemporain
Thèmes: Giverny, peinture, Monet, meurtres, enfance
L'auteur en quelques mots ...
Michel Bussi (né le 29 avril 1965 à Louviers) est un auteur français de romans policiers. Il publie en 2008 son troisième roman, Mourir sur Seine, qui se déroule pendant l’Armada 2008 de Rouen, et qui s’est vendu en quelques semaines à plusieurs milliers d’exemplaires. Son premier livre cependant date de 2006, Code Lupin et a été adapté en feuilleton.
À partir de 2010, il est publié aux Presses de la Cité. Son roman Nymphéas noirs, huis-clos qui se déroule dans le village de Giverny, sort le 20 janvier 2011. Il obtient un succès critique et populaire important, et remporte notamment le prix des lecteurs du festival Polar de Cognac, le prix du polar méditerranéen (festival de Villeneuve-lez-Avignon), le prix Michel Lebrun de la 25e heure du Mans, le prix des lecteurs du festival Sang d’Encre de la ville de Vienne (« gouttes de Sang d’encre »), le Grand prix Gustave Flaubert de la Société des écrivains normands, devenant ainsi le roman policier français le plus primé en 2011.
Suivront Un avion sans elle en 2012 et un récit que j'ai très envie de découvrir car se déroule sur l'ile de la Réunion : Ne lâche pas ma main.
Michel Bussi est devenu un maitre d'lillusion et de la manipulation de lecteur !
L'histoire
"Trois femmes vivaient dans un village.
La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoiste."
Mai 2010, Giverny. Découvrant dans l'herbe qui borde la rivière, un corps sans vie dont le crâne semble avoir été fracassé par une pierre, la vieille femme passe son chemin et attend. Dans quelques minutes quelqu'un le trouvera et donnera l'alerte. Les lieux paraissent empreints de sérénité, un tableau vivant de Claude Monet. Le noyé est Jérôme Morval et l'inspecteur Laurenç Serenac mène l'enquête. Accompagné de son adjoint, Sylvio Benavidès, il collecte les indices qui ne tarderont pas à le mener dans le tourbillon de la vie de Jérôme Morval, chamboulant le village. Du haut de son moulin, la vieille femme guette par la fenêtre. De là elle perçoit le manège : une jeune femme aux yeux nymphéas qui rêve d'évasion, d'amour pur et fera chavirer le coeur de l'inspecteur , une fillette de onze ans, passionnée de peinture et amoureuse du jeune Paul. Comment dans ce décor idyllique, prévoir l'ampleur du drame qui se joue ?
"Le crime de rêver, je consens qu'on l'instaure ..." Louis Aragon
En vrac et au fil des pages ....
Comment parler de ce roman sans en dévoiler les détails, le dénouement ? Ce roman c'est du bluff ! Une intrigue qui semble banale, finement liée à la vie d'un village à l'allure de tableau. On pourrait penser alors que la clé de l'enigme est là : si ce village a été conçu à la manière d'un tableau alors c'est en lui que se cache le secret. Car il s'agit bien d'un secret, souligné dès les premières pages avec cette vieille femme qui arpente les rues, salue à peine les passants, a déjà tout vu et tout compris et se rit de ce qui va se produire, comme si elle en pressentait l'ampleur.
L'inspecteur pense comme nous et Claude Monet entre en scène, sa vie à Giverny, les secrets liés à ses peintures. Jérôme Morval était un collectionneur et aussitôt l'enquête s'oriente vers une pièce rare qu'il aurait pu convoiter, en plus des multiples conquêtes féminines qu'il semblait avoir.
Dans cette enquête policière le lecteur retrouve donc toutes les ficelles du genre. Mais ici les pages laissent paraitre la poésie et par le regard d'une fillette de onze ans, transforment le paysage. On se prend d'affection pour les personnages et son se laisse porter le long des rives de l'Epte, sans nous douter un instant que l'auteur nous mène exactement là où il veut. Alors notre coeur guimauve aura détesté Jacques pour le mal qu'il fait à sa femme Stephanie, aura espéré une fuite , une échappatoire pour elle, sera attendri par l'amour pur de Fanette et Paul, se demandera sans cesse et jusqu'au bout qui est cette vieille femme. Pour autant nous sommes dans un polar, alors revenons à notre enquête qui semble piétiner, et pour cause ... On pense avoir trouvé, on en est même sûr, on pense que Laurenç Serenac se trompe bien entendu. Et hop ! une bonne claque au dernier chapitre ! Seule la toute fin m'a laissée perplexe, comme téléphonée et un peu trop mièvre à mon goût, dommage. Pour autant il faut le lire.
J'ai par dessus tout apprécié le parallèle avec le récit de Louis Aragon , Aurélien. La référence est explicite et guide la lecture en même temps que l'enquête. Le fou d'Elsa est aussi celui qui a imaginé ce rêve d'évasion, cet amour impossible. L'histoire d'une fêlure que l'on ressent chez le personnage de Stephanie, institutrice du village qui vie une vie à l'opposé de celle dont elle rêvait et trouve en l'sinpecteur Serenac une possibilité d'absolu, de fuite. C'est un joli thème qui est exploré là.
Et puis, il y a une pépite là dedans qui n'est pas un tableau de Monet mais un passage descriptif sur Le Baiser de Steinlen, que j'ai trouvé très beau.
Je ne dirai rien de plus si ce n'est que j'ai beaucoup apprécié cette lecture et que je compte poursuivre ma découverte de l'auteur, sans doute avec Ne lâche pas ma main, puisqu'il se déroule à la Réunion. J'ai aimé être surprise, balottée, trompée et je vous recommande cette lecture , ne serait-ce que pour découvrir le travail de fourmi de l'auteur qui n'a rien laissé au hasard ( j'ai vérifié en remontant le fil de ma lecture ! hihi )
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