Aussi curieux que cela paraisse, la photo choisie par Leiloona en ce lundi me fait froid dans le dos. J'ai essayé de transmettre cela dans ce poème que je n'ai pas relu et que je vous livre tel que les mots me sont venus. Pardon à tous les clowns dont le métier est d'amuser et à Marion Pluss, l'auteur de la photo.

 

Coulrophobie

 

Je te vois,

Tu me nargues, derrière tes yeux malicieux,

Et l’effroi

Qui me gagne, transperce mon cœur apeuré.

Si la joie

Qui anime les enfants avides de jeu

Viens de toi,

Qui maquille ton visage que nul ne reconnait,

Moi,

Je muselle ma crainte, je ne le fais que pour eux.

 

*   *

Au fond du cœur,

Une blessure,

Un acrobate.

Tu dissimules.

Masque.

D’où vient ma peur ?

Une tristesse,

L’inconnu,

Désordre d’une incompréhension qui me met à nu.

Une souffrance,

Partagée ?

Pour toi l’espoir d’amuser.

Pour moi,

Le souvenir d’une peur inconsidérée.

 

*   *

 

Si la foi

Qui te guide, fait danser les gens heureux,

Le grand froid

Qui me fige, m'empêche de voir au-delà.

Un émoi,

Qui attire, quand tu es blanc, malheureux.

Mais sans moi,

Que tu glaces si je croise ton regard.

 

*   *  

Une bouche,

Déformée,

Le teint pâle,

Pourtant si vrai .

Que crains-tu,

Tel que tu es ?

Pas de rire

Sans te grimer ?

Une souffrance,

Partagée ?

Pour toi l’espoir d’amuser.

Pour moi,

Le souvenir d’une peur inconsidérée.

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