Pour le mois anglais chez  Titine,Cryssilda et Lou je vous propose un billet sur l'histoire de la Réunion, ile sur laquelle nous vivons depuis 6 ans et que nous nous apprêtons à quitter.

 

1789. Les français possèdent toutes les îles des Mascareignes et , parmi elles, les trois principales :

- Rodrigues

- l'ile de France ( Maurice)

- L'ile Bourbon ( la Réunion)

 

Toutes trois constituent des comptoirs importants sur la route des indes.

Avec l'avènement de l'Empire, Bonaparte rétablit l'esclavage. Les rivalités franco-britanniques deviennent tout un enjeu dans l'océan indien.Le Général Decaen débarque alors à Port-Louis le 15 août 1803 comme gouverneur des îles. Il doit faire face à un blocus anglais que les corsaires combattent ardemment. Avec 1500 hommes sur l'ile de France ( Maurice) et 500 sur la Réunion, il ne peut joindre la campagne des Indes.

En 1809, les anglais s'emparent de Rodrigues, ils y concentrent dix mille hommes et fondent sur la Réunion qu'ils prennent en juillet 1810.

 

L'année 1810, un tournant : 

20 juin 1810, les Anglais qui n’ont pas renoncé à l’île Bonaparte ( La Réunion ), organisent leur prochaine attaque. Le vaisseau Diomède, les frégates la Doris et le Ceylan escortant une flotte de douze transports accostent dans la rade du Port-Est à Rodrigues : 1 800 hommes de troupes européennes et 1 850 cipayes sont venus renforcer les troupes formant un effectif de 5 000 à 6 000 hommes. Les troupes de débarquement sont commandées par le colonel Henry Sheehy Keating. l'escadre sous les ordres du commodore Josias Rowley.

Cette fois Keating a décidé d’attaquer directement la capitale. Les Britanniques sont très bien informés sur les mesures de protection prisent par le gouverneur Chrysostome Bruneteau de Sainte-Suzanne, notamment en ce qui concerne les plus récentes constructions défensives à Saint-Denis.

6 juillet 1810, l'escadre de 21 bâtiments se rassemble dans la matinée à 50 milles à l'est de l'île Bonaparte.

7 juillet 1810, les navires anglais sont au large de Saint-Denis. A terre très vite l’alerte est donnée et la défense organisée.

A 8 heures, il y a cinq navires ennemis entre Saint-Denis et la rivière Saint-Jean.

A 9 heures, la frégate la Néreïde du capitaine Willoughy passe devant la rade de la capital et va mouiller à La Grande Chaloupe.

A 10 heures, dix navires sont signalés.

A midi, 18 bâtiments sont en vues et les préparatifs de débarquement se mettent en place. C'est la prise de Saint-Denis qui est recherchée car décisive pour le sort de l'île. Le plan des Anglais est de prendre Saint-Denis en tenaille : des bataillons débarquent à La Grande Chaloupe et des troupes prennent pied à l'Est de la Capital, du côté de Sainte-Marie. C'est de ce côté que démarre le débarquement. Une centaine de soldats réussissent à mettre pied à la hauteur de la Rivière des Pluies, les forces anglaises, supérieures en nombre, se rendent maître de Sainte-Marie et y passent la nuit.

8 juillet 1810, la journée du 8 sera décisive, le lieutenant colonel Keating décide de faire débarquer le gros des troupes anglaises à la Grande Chaloupe. Mais alors que les Anglais reçoivent de partout des renforts ; les Français ne peuvent mobiliser qu'une poignée d'hommes. Ainsi pour défendre Saint-Denis, le colonel Sainte-Suzanne ne peut compter que sur un peu moins de 300 hommes et aucun renfort, ni de l'Est ni de Saint-Paul : 3 000 Anglais coupant toute communication entre l'arrondissement Sous-le-Vent et la capitale. L’ennemi, toujours plus nombreux, déferle sur les pentes de la Montagne malgré le feu nourri des défenseurs. Les Français combattent héroïquement mais cela est insuffisant. Ils sont obligés de refluer vers la Redoute. De son côté le capitaine La Chapelle doit faire face au refus de ses hommes d’aller se faire tuer. La même scène se produit à Saint-Benoît.

Après avoir entendu à 17 heures les rapports des chefs de service et des commandants de poste sur la situation, Chrysostome Bruneteau de Sainte-Suzanne propose au Anglais une capitulation. M. Houbert, capitaine des dragons de la garde nationale, est envoyé avec un drapeau blanc à l'ennemi.

En août 1810 la marine française remporte sa plus grande victoire navale des guerres de l'Empire et coule 4 frégates anglaises au Grand Port. J'ai chroniqué le roman de Daniel Vaxelaire Grand-Port qui reprend cet épisode.

 

Finalement fin novembre, quinze mille soldats britaniques et indiens débarquent à l'île de France et les 1800 français présents livrent un dernier vaillant combat ce qui permetra au Général Decaen de négocier une capitulation honorable. Il regagnera la France en décembre 1810.

 

En moins de deux ans, l'archipel des Mascareignes avait changé de main.

 

Le 30 mai 1814 le traité de Paris est signé et la France retrouve ses frontières de 1792. Elle retrouve aussi une partie de ses dépendances que les anglais avait conquises : Guadeloupe, Martinique, Réunion. Les Anglais garderont Maurice et Rodrigues jusqu'à leur indépendance le 12 mars 1968.

( merci aux sites : http://reunionweb.org/decouverte/histoire/guerre-anglais et http://www.mi-aime-a-ou.com/histoire_annee_1810.php)

 

Aujourd'hui en se promenant on tombe sur des sites qui rappellent le passage des anglais à la Réunion :

Le chemin des anglais : 

Grossièrement pavé de basalte depuis 1775, il longe le bord de la falaise formant la côte nord-ouest de l'île, et au pied de laquelle a été construite laroute du Littoral. Il traverse plusieurs ravines, notamment celle de la grande Chaloupe au niveau de l'îlet de La Grande Chaloupe, qui en constitue une étape intermédiaire.

Très connu des adeptes de la randonnée pédestre à La Réunion, il doit son nom à Honoré de Crémontordonnateur de La Réunion dans la seconde moitié du xviiie siècle, qui en ordonna la réfection en 1775. Il fut emprunté par les Britanniques lorsqu'ils prirent l'île en juillet 1810, durant les guerres napoléoniennes : attendus devant Saint-Denis, ceux-ci débarquèrent à La Grande Chaloupe et empruntèrent le chemin pour prendre la ville à revers : c'est là l'origine de son deuxième nom.

Le Trail des Anglais:

 est un trail court de 27 km de longueur et de 1 500 m de dénivelé positif. Le départ a lieu au Port sur l'île de La Réunion et l'arrivée est jugée à Saint-Denis, le chef lieu de l'île. Il se déroule au mois de février. Son nom provient du fait qu'une grande partie de l'épreuve se déroule sur le chemin des Anglais.

 

vestiges maritimes :

1892, le vapeur anglais Himpopo déchire sa coque sur le récif du Cousin près de Sainte-Marie. Il semble qu’un grain ait masqué la côte au pilote, qui a poursuivi sur Saint-Denis au lieu de manœuvrer au large.

 

 

 

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