Le Septième guerrier mage, Paul Béorn

Le Septième guerrier mage, Paul Béorn, éditions Bragelonne, 2015, 524 pages

Genre : fantasy

Thèmes : guerre, enfance, magie, mémoire, quête, parcours initiatique

 

L'auteur en quelques mots ...

 

De son véritable nom Paul Couaillier, l'auteur emprunte son nom au personnage de Bilbo le Hobbit : Béorn. Il a publié en 2010 son premier roman chez Mnémos, "La Pucelle de Diable-Vert". On lui doit également "Les derniers Parfaits" (Mnémos, 2012), puis en 2014 : "14-14" (Castelmore), en collaboration avec Silène Edgar, "Le Club des chasseurs de fantômes" (Imaginemos), puis "Le jour où..." (Castelmore). Il est aussi l'auteur d'une dizaine de nouvelles.

 

Merci aux éditions Bragelonne pour ce partenariat, à Livraddict pour la mise en oeuvre et à l'auteur, Paul Béorn, pour la dédicace sympathique ( tous les auteurs ne le font pas et cette attention m'a touchée).

 

L'histoire

"On raconte qu'autrefois les elfes peuplaient la terre et que les dieux ont envoyé les Elfes dans le monde pour aider les hommes à se débarrasser des démons" Paul Béorn

 

Rouvrant les yeux, Jal se retrouve au milieu des taillis, une douleur lancinante dans l'abdomen, mourrant. Qui sont ces jeunes autour de lui ? Des skaviens ! Ses ennemis jurés. Un pressentiment effroyable l'étreint : il va mourir. Et cette voix qui ne cesse de bourdonner dans sa tête : Maitre Hokoun. Pourtant sa dernière heure n'est pas encore venue. Secouru par Dame Rikken de Thorkel et soigné par Nola, guerisseuse du village, il est temps pour lui de prêter serment en échange de soins : jurer de protéger les habitants de cette vallée au péril de sa vie. D'envahisseur le voici protecteur.

Pensant s'en tirer à bon compte avec une statuette volée qu'il revendra pour un joli butin, Jal accepte. C'est sans compter sur la tenacité de dame Rikken, la bienveillance de Nola et son frère Paol et la détermination de Gloutonne, amie fidèle qu'il a sauvée et qui le suit comme son ombre. Un Sudien au milieu des skaviens ne peut qu'attirer la méfiance et chacun se toise.

Pourquoi , dans ce cas, cette vallée lui parle-t-elle autant ? Quel destin l'attend ici alors que résonne en lui la voix de Maitre Hokoun qu'il redoute entre toutes ? Jal ne se souvient de rien et sa mémoire vide s'emplit peu à peu d'images émergées du tréfond de son âme, de voix, d'atrocités commises au nom d'un maitre tyran.

Lorsque la violence se fait jour et surprend Jal autant que ses compagnons, seule la révélation du Guerrier Mage pourra sauver un peuple en même temps que lui-même. Alors que l'armée du Vieux Dragon s'avance, il est temps de choisir les compagnons qui formeront le Cercle et donneront force et assistante à Jal. Autour de lui pourtant, deux guerriers, une guerisseuse, des enfants feront-ils le poids ?

 

En vrac et au fil des pages ... 

 

Bon, il est maintenant acquis que je peux lire de la fantasy ! ( voir sessions de lecture précédentes) . Passons donc à l'essentiel.

Menée tambour battant, l'intrigue qui repose sur un monde imaginaire à dominante médiévale, ne laisse pas le lecteur en repos. C'est un point positif d'autant qu'il est question de guerre, de batailles opposant l'armée du Vieux Dragon à un village skavien sans ressource. 

Lorsque la magie s'en mêle, le héros de l'histoire, que l'on a du mal à apprécier au départ tant son égo nous dégoûte, découvre en lui des capacités surprenantes ne relevant pas de la seule propension au combat. Aussitôt les souvenirs émergent et l'on apprend qu'il a déserté l'armée ostéroise de Hast. Mais est-ce vraiment tout ? Une violence incroyable émane de lui lors de crises qui le laissent épuisés et se font de plus en plus récurrentes. Dès lors l'on apprend qu'enrôlé de force lorsqu'il avait 6 ans, Jal ( c'est le nom qu'il s'est donné en hommage à un des sept elfes Celui qui ose, qui combat) n'a plus aucun souvenir de son enfance. Lors de ses cauchemars pourtant, des souvenirs émergent, d'autres enfants, un gourou nommé Maitre Hokoun à qui ils doivent obeissance et qui les torture mentalement pour en faire des êtres parfaits, serviles. Dal Koum, comme il semble s'appeler à cette époque, apparait aux yeux du Maitre comme un génie et suscite toute son attention.

L'idée de l'amnésie est bien vue car permet de relancer l'action, de distiller les indices au fil des pages, jusqu'à la révélation finale dont je ne dirai rien. Une tension permanente permet donc d'attendre la suite avec impatience. En outre cela permet de présenter le récit comme un parcours initiatique dans lequel le héros en apprend sur lui-même en même temps que sur la force qu'il peut tirer des autres. La partage , l'abnégation, semblent être les maitres mots de cette quête de soi.

Lorsque Jal décide de rester et de choisir les compagnons qui formeront le Cercle, la lectrice que je suis pense à Pierre Bottero, à l'équipe formée autour d'Ewilan dans la Quête, jeune, variée. La différence entre chaque personnage donne une dynamique qui n'est pas démentie jusqu'à la fin. On aimerait cependant en savoir davantage sur ces personnages car, autant Jal se dévoile peu à peu au lecteur, autant les autres restent dans son sillage. Une protagoniste notamment a attiré mon attention : Dame Rikken dont le nom nous renvoie tout droit au Moyen âge. Mystérieuse, elle possède un don certain mais l'on ne sait rien d'elle, le mystère reste entier. A elle seule, elle pourrait donner vie à une histoire ( petit signe à l'auteur du coup !).

La voix qui ne laisse pas de répit à Jal, celle du Maitre tant hai, est aussi une des bonnes idées de ce récit. Sa présence maintient le héros dans un passé dont il ne sait que peu de choses et en même temps dans le présent car l'on finit, comme lui, par se demander si le Maitre ne lui parle pas par télépathie.

Les dialogues tiennent la route dans la mesure où ils apportent autant d'informations que le récit. mais que de grossièretés dans la bouche de Jal ! Evidemment c'est voulu et, heureusement, la touche féminine apportée par Dame Rikken et Nola compense cet excès de testostérone ! Et quand je parle de testostérone  nous sommes en plein dedans avec un guerrier qui n'hésite pas à se battre dévêtu lorsqu'il le faut ( au diable la vertu même en présence des dames !) et utilise comme arme une des plus violentes. Les descriptions sont d'ailleurs parfois assez précises, pardon M Béorn mais j'ai sauté quelques passages un peu trop gores à mon goût. J'ai trouvé ce personnage assez complexe alors qu'au départ on a tendance ( bien vu) à le prendre pour un anti héros, un guerrier basique qui ne pense pas trop mais agit férocement.

Enfin l'originalité du récit est de demander une nouvelle lecture de tous les indices à la fin, alors même que Jal nous a présenté son frère comme un traitre, sa mère comme l'ayant livré à l'ennemi, les enfants de la secte de Hokoun comme des esclaves serviles. 

Je ne sais si je suis claire en disant que c'est une lecture à la fois légère et complexe. Le récit se lit vite, on a du mal à poser le livre car l'intrigue nous interpelle. En même temps on apprécie les histoires imbriquées et la complexité de certains personnages. L'auteur déclare ne pas avoir prévu de suite. Dommage. On en aurait aimé un peu plus Monsieur.

 

Merci aux éditions Bragelonne pour ce partenariat, à Livraddict pour la mise en oeuvre et à l'auteur, Paul Béorn, pour la dédicace sympathique ( tous les auteurs ne le font pas et cette attention m'a touchée)

 

Une lecture commune avec Licorne. Retrouvez son avis ICI

 

 

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