Zen, Maxence Fermine
Zen, Maxence Fermine, éditions Michel Lafon, 2015, 134 pages
Genre : récit court
Thèmes : calligraphie, zen, amour, pleinitude
L'auteur en quelques mots ...
Il est né en 1968 à Albertville et passe une partie de son enfance à Grenoble. Puis il s'installe à Paris où il vivra treize ans. Après des études de lettres, il part en Afrique et travaille dans un bureau d'études en Tunisie. Son premier métier, technicien en architecture, lui a permis de beaucoup voyager notamment dans le continent africain et de "mettre à profit son penchant pour l'art et l'esthétique." Il vit aujourd'hui en Haute-Savoie.
A travers ses romans, il parcourt les époques et les cultures. Le Japon de la fin du XIXe siècle avec Neige, le continent africain avec l'Apiculteur et Tango Massaï, la Chine avec Opium, l'Italie avec Le Violon noir, le Chicago des années 30 avec Billard Blues, la période trouble de l'occupation avec son dernier roman paru aux Éditions Albin Michel, Tombeau d'étoiles.
Traduits dans de nombreux pays, les romans de Maxence Fermine ont emportés de très grands succès en Italie et en Espagne. Neige, son premier roman paru en 1999 chez Arléa, a été un succès immédiat auprès du public. L'Apiculteur, paru chez Albin Michel en 2000 a obtenu le Prix del Duca et le Prix Murat 2001, Amazone paru chez Albin Michel en 2004, a obtenu le Prix Europe 1. ( source : Africultures)
Merci à Livraddict et aux éditions Michel Lafon pour cette belle découverte.
L'histoire
"Chaque jour, de l'aube au crépuscule, Maitre Kuro pratique l'art subtil de la calligraphie". Une pratique ancestrale qui le place en harmonie avec son environnement. Là, tout est feutré, doux, "Douceur de la feuille q'on effleure du bout du pinceau. parfum des pigments qui ennivrent".
Par la discipline qu'il s'impose au quotidien, Maitre Kuro a atteint un degré de pleinitude qui lui permet d'observer l'équilibre entre "lenteur et fulgurance. La fermeté et le relâchement. Le ying et le yang". Complétée par la cérémonie du thé, les promenades solitaires et l'isolement, sa vie semble tournée vers le Zen absolu.
Vivre les lieux est sa philosophie que rien ne vient troubler. Pourtant, "l'équilibre d'une vie peut à tout moment être balayé par l'imprévu" et lorsqu'arrive chez lui l'enveloppe rouge, Maitre Kuro ne pense plus qu'à une chose : rencontrer l'auteur de cette lettre parfaitement calligraphiée ...
En vrac et au fil des pages ...
Zen est un petit livre qui pourrait apparaitre, dès les premières pages, comme un traité de l'harmonie. De courts chapitres nous invitent à entrer dans l'univers de Maitre Kuro, maitre zen et, par petites touches, dessinent un destin hors du commun.
Aux côtés du personnage énigmatique qu'il représente, nous découvrons une vie faite d'abnégation, de recherche de la perfection et de fusion avec la nature environnante.
Le style est à la fois fluide et travaillé et reprend parfaitement les lignes de la littérature asiatique, posée, complexe, imagée. Bien souvent, il nous semble lire un haiku, tant la mise en page et la poésie qui se dégage des phrases justaposées, invite à la lecture d'un poème. les mots sont donc soigneusement choisis.
Une lecture courte, en une heure de temps notre esprit s'évade. Pourtant c'est bien une histoire d'amour que nous livre Maxence Fermine. Un amour inconditionnel pour la nature, la sérénité, un message pour la paix, mais aussi un amour enfoui. Nous découvrons alors une autre facette de maitre Kuro, un passé qui bouleversera son avenir.
Tout cela prend pour appui la calligraphie qui réunit, il est vrai, toutes les caractéristiques de l'art, de la maitrise à la beauté. Finalement elle apparaitra comme un refuge derrière lequel masquer ses blessures.
La beauté de Zen est aussi dans tout ce qui n'est pas dit et que devine le lecteur, dans l'anticipation de l'histoire de Maitre Kuro et l'auteur de la lettre qui donne un peu de piment à un récit qui se veut léger, lent et porteur d'espoir.
C'est l'histoire d'un éveil, pas forcément du personnage que l'on croit ;) A vous de le découvrir !
Merci à Livraddict et aux éditions Michel Lafon pour cette belle découverte.