Contes de l'Alhambra, Washington Irving

Contes de l'Alhambra, Washington Irving, éditions Phébus Libretto, 2004,253 pages

Genre : nouvelles

Thèmes : voyages, légendes, Andalousie, Grenade

 

L'auteur en quelques mots ...

Né en 1783, mort en 1859, Washington Irving est un écrivain américain connu pour ses essais et biographies. Il est contemporain de Walter Scott et de Mary Shelley.A ses débuts, il travaille dans la presse pour le Morning Chronicle. En 1809 il fait paraitre un premier écrit sous un pseudonyme. Hanté par le souvenir de sa très jeune femme, décédée à 17 ans, il ne se remariera jamais. De 1826 à 1829 il s'établit en Espagne où il travaille pour l'ambassade des Etats Unis. Là, il rédige quelques récits sur l'Espagne, Colomb, les maures ...

"Il est considéré comme le mentor d'auteurs comme Nathaniel HawthorneHenry Wadsworth Longfellow, et Edgar Allan Poe. Irving a popularisé le surnom « Gotham » pour New York. De même, on prétend qu'il est l'inventeur de l'expression « le dollar tout-puissant ». source wikipedia

On le connait sans doute mieux grâce à sa nouvelle Légende du cavalier sans tête ou Légende Sleepy Hollow.

 

L'histoire

 

Au printemps 1829, l'auteur entreprend un voyage avec un ami. De Séville à Grenade, ils parcourent l'Espagne du XIX°S et s'émerveillent des paysages sauvages qui s'offrent à leur yeux, de la luminosité de ce pays "sombre et sévère". Leur apparait alors " la fierté, la bravoure, la frugalité de l'Espagnol, (...)son dégoût de la mollesse". Les muletiers, rassemblés en convois, rythment leur périple. Mais c'est surtout leur guide, surnommé Sancho, qui leur fera découvrir une facette de l'Espagne où proverbes et dictons le disputent à une jovialité de chaque instant.

Alors qu'ils font escale pour déjeuner en plein air, les voyageurs aperçoivent face à la vieille capitale mauresque, Grenade, les tours de l'Alhambra et , plus loin, les sommets de la Sierra Nevada. Le gouverneur les conviant à résider dans ses appartements, les deux compères séjournent dans la forteresse des rois maures de Grenade. Tout invite à la rêverie."Allons, lecteur, bon camarade, suis mes pas dans ce vestibule ouvragé de riches dentelles (...)".

Dans la cour des Lions, un homme fait part à l'auteur de la légende de Boabdil, le Malchanceux, qu'Irving se fera un devoir de réhabiliter. Ainsi débute le récit de quelques contes et légendes, rapportés par Matéo Jimenez , l'historiographe ...

« Les Gens du peuple, en Espagne, ont une passion tout orientale pour conter les histoires et ils raffolent sur le seuil de leurs maisons, les soirs d'été, ou autour d'une énorme cheminée de venta, ils écoutent les miraculeuses légendes de saints, les périlleuses aventures de voyageurs et les exploits audacieux de contrebandiers. .... Il n'y a pas, cependant de sujet plus populaire et plus persistant que celui de trésors ensevelis par les Maures. »

 

En vrac et au fil des pages ...

Voici un recueil de légendes à lire comme un récit de voyage, une virée vers des contrées lointaines tant l'auteur rapporte son séjour en Espagne comme on le ferait dans un conte oriental. Il faut dire que les Maures ont laissé des traces et que leurs légendes en sont empreintes.

Mais si vous êtes amateurs de ce genre de récits, il vous faudra attendre que l'auteur ait fini de planter le décor, sous le chaud soleil de Grenade. Sous nos yeux, se réveille alors la ville. Le pailais de l'Alhambre bénéficie du souffle de la brise et la luminosité qui s'étend sur les alentours est de toute beauté, on s'y croirait.

Sous la plume de Washington Irving les descriptions prennent vie et l'on n'a aucun mal à s'imaginer les personnages mis en scène par la suite.L'oeil du voyageur, pourtant plein d'apriori, découvre ici les superstitions qui entourent la vie dans cette contrée . Mais l'auteur nous prévient qu'il examinera tout ce qui lui est rapporté à la loupe de l'Histoire afin, au besoin, de démentir ce qui lui semblera faux.

J'ai pris beaucoup de plaisir et retrouver une plume érudite et à voyager, calmement, dans l'univers des contes d'Irving. Je connaissais peu l'auteur, sinon pour sa nouvelle sur le cavalier sans tête ( Sleepy Hollow).

 

 

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