L'Histoire impossible à sécher, Claire Ubac
L'Histoire impossible à sécher, Claire Ubac, éditions L'Ecole des loisirs, 2004, 209 pages
Genre : jeunesse
Thèmes : deuil, famille, fratrie, complicité
L'auteur en quelques mots ...
retrouvez la biographie de l'auteur sur la chronique Le Fruit du dragon
L'histoire
Alors que leur papa (Papouki) vient de décéder, Daphné et Ophélie font la connaissance de sa mère, leur grand-mère. Cette dernière les invite à passer quelques temps dans sa maison de Valdemer, accompagnées de leur maman dont le métier de costumière lui permet de travailler chez elle.Pourtant ce n'est pas de coeur que celle-ci accepte, connaissant le caractère acariâtre de Bonne-maman. La gouvernante n'est d'ailleurs pas en reste, qui toise les jeunes filles d'un air sévère. Mais Daphné et Ophélie sont fermement décidées à s'amuser en ce lieu et font bientôt la découverte d'une pièce dans laquelle se trouve un étrange livre : chaque histoire parle d'eau et le volume mouille toutes les surfaces sur lesquelles on le pose. ceci explique sans doute les gouttes d'eau tombées du plafond de la salle de bain du dessous.
Rapidement le livre leur révèle l'enfance de leur père ...
En vrac et au fil des pages ...
C'est un récit sensible que L'Histoire impossible à sécher. il porte sur un thème difficile : le deuil d'un être cher, qu'il soit un père, un fils ou un époux. Chacune à sa manière, les femmes dont la vie est présentée dans ce livre, expriment leur chagrin. La grand-mère se referme dans son univers et ne laisse à personne la possibilité d'entrer, la mère se noie dans son chagrin et les filles, Daphné et Ophélie, font remonter des souvenirs émus de leur papouki.
Le récit à deux voix aide à entrer dans l'univers des petites qui, bien que soeurs, ont deux personnalités distinctes. L'une plus fofolle, l'autre plus sérieuse, évoquent leur découverte du livre qui allait faire basculer leurs vacances. Chacune prend la parole, en alternance au cours des chapitres, et l'auteur glisse un petit clin d'oeil à leur complicité en permettant à l'une de s'immiscer pour une ou deux phrases dans le récit de l'autre. C'est donc un journal intime qui nous est confié.
L'originalité tient au récit dans le récit, puisque les fillettes découvrent un recueil de quatre histoires, deux inventées, deux réelles, qui vont les ramener à l'enfance de leur père et leur révéler un pan de son vécu qu'elles ne soupçonnaient pas. ici je n'en dis pas plus !
Le style de Claire Ubac, que j'avais déjà rencontré dans Le Fruit du dragon, permet de se projeter dans les pensées de jeunes filles sans tomber dans la mièvrerie.
Je recommande cette lecture jeunesse aux lecteurs à partir de 10 ans.