Damné, tome 2 Le fardeau de Lucifer, Hervé Gagnon

Damné, tome 2 Le fardeau de Lucifer, Hervé Gagnon, éditions Hugo romans, 2013,427 pages

Genre : fiction historique

Thèmes : cathares, Montségur, Toulouse, secret, Templiers, Croisades, hérésie

 

L'auteur en quelques mots ...

Retrouvez la biographie de Hervé Gagnon sur le premier tome de la saga.

 

 

Attention, si vous entrez à peine dans la saga, ne lisez que le résumé, les commentaires "en vrac et au fil des pages" révèlent une partie de l'intrigue ! 

L'histoire :

 

1210.Gondemar de Rossal, admis au sein de l'ordre des Neuf, a donc reçu la révélation de la Vérité. Ebranlé par cette nouvelle, lui qui a toujours suivi l'enseignement chrétien du père Prelou, il ne sait quoi penser. Il comprend cependant que tout est lié et que la mission confiée par Métatron l'a placé sur la voie, "tu devras protéger la Vérité et l'empêcher d'être détruite par ses ennemis jusqu'au moment où l'humanité sera prête à la recevoir ". Conscient que la croyance sur laquelle repose l'Eglise catholique est infondée, il commence à percevoir les choses autrement : l'intérêt de la croisade contre les hérétiques qui détiennent la Vérité, les massacres à seule fin d'empêcher la révélation...

Désormais il comprend l'action de Hugues de Payns en Terre Sainte et la création de deux ordres possédant chacun une partie de la Vérité.

Au sein de Montségur, il trouve le repos de l'esprit auprès de Pernelle, sa fidèle amie, Bertrand de Montbard, son maître d'arme qui a su tisser avec lui une relation fraternelle et les membres de l'ordre ,en qui il découvre loyauté et fidélité. Guidé par Esclarmonde de Foix, il admet que "l'Eglise est une chose et la foi une autre" et que Jésus ne doit pas être renié. Pourtant Gondemar a été confronté aux pires horreurs et en a lui-même commis, ce qui lui est sans cesse rappelé comme l'indiquait la prophétie de Métatron " ta conscience te poursuivra".

Ses convictions sont heurtées lorsque son maitre et ami, Montbard, grièvement blessé lors d'un entrainement, perd sa jambe. Dès lors un nouveau membre doit être intronisé. Lui apparaissent dans toute leur complexité et leur cruauté, les règles de l'Odre du Temple. Un homme diminué ne saurait plus protéger la Vérité et doit être exécuté afin que l'on s'assure que rien ne sera révélé. Gondemar , découvrant in extremis le sort réservé à son mentor, ne peut qu'intervenir.

Pendant que le Magister, Ravier, se meurt de la maladie qui le ronge, un complot agite Montségur : les documents révélant la Vérité ont disparu. Seuls Gondemar et deux autres disciples possédaient la clé de la cassette scellée. Une enquête s'ouvre sur fond de suspiscion, chacun épiant les faits et gestes de ses camarades. L'issue en sera plus qu'étonnante pour Gondemar.

Contraint de partir pour Toulouse à la recherche du Cancellarius Maximus, le seul à connaitre l'emplacement de l'autre partie de la Vérité, il découvre que les Croisés de Simon de Montfort s'apprêtent à assieger la cité. Il ne sait ce que lui réserve l'avenir mais doit oeuvrer pour le salut de son âme. Interpelés par son attitude, ses amis, Ugolin et Pernelle, lui imposeront leur présence. Pourtant, devant les portes de la cité toulousaine, la révélation qui les attend ébranlera à nouveaux leurs certitudes. 

 

En vrac et au fil des pages ...

(La basilique Saint-Sernin de Toulouse ; édification achevée au xiie siècle, alors que la région

était agitée par la lutte contre l'hérésie cathare.)

 

Message à l'attention des éditeurs : cessez de dévoiler l'intrigue en quatrième de couverture ! Quelle déception de lire ce qui sera le noeud de l'intrigue, l'intérêt du roman. C'était déjà le cas dans le premier tome mais là ... pfff !

***

Si c'est encore possible, le second tome est plus captivant encore que le premier. Gondemar fait désormais partie des neuf membres de l'Ordre du Temple et s'apprête à vivre une série d'événements plus troublants les uns que les autres.

Devenu Magister par un concours de circonstances qu'il n'attendait pas, il voit dans cette mission l'opportunité de sauver son âme. Mais la violence se mêle toujours à la foi et c'est à Montségur que commence l'aveuglement de notre héros .

Je me suis montrée incrédule au départ, à l'annonce du nouveau statut de Gondemar. En effet, l'ordre des neufs ne comportait avant son arrivée, que des descendants d'illustres familles cathares, elles-mêmes détentrices de la Vérité. Je me suis posé la question de la crédibilité de ce choix de l'auteur. Par la suite, ce dernier a su me convaincre en mêlant fond historique et prophétie faite à Gondemar, notamment la référence à Lucifer, ange déchu. Le fait que le personnage doute constamment comme nous, aide aussi à faire confiance à l'auteur.

Après Béziers, c'est le siège de Toulouse qui nous est ici décrit dans le détail. Simon de Montfort se révèle alors dans toute sa cruauté et l'on ne peut que cautionner les actes de Gondemar, bien qu'il réagisse encore là comme l'homme blessé qui a commis l'irréparable dans le premier tome. Les descriptions sont ici bien pires que dans le premier tome ! j'avoue, là encore, être passée rapidement sur le sort réservé au traitre.

L'amitié tient une grande place dans cet opus et les personnages gagnent en maturité et en complexité. Il fallait bien que l'amour s'en mêle, aussi le récit prend-il une orientation à la fois plus émouvante et plus poignante. L'intrigue, centrée sur deux éléments : le loup dans la bergerie et la révélation du cancellarius Maximus, alterne temps d'action et passages plus doux dans lesquels on entrevoit l'espoir que notre damné soit réintégré parmi les bons hommes. Mais l'auteur garde sous le coude quelques obstacles de taille , nous rappelant que rien n'est jamais acquis.

On découvre une famille unie, dont est issue Esclarmonde : les Foix. Raymond Roger de Foix, son fils Bernard Roger, sa fille Cécile de Foix, sont au coeur du récit. Le visage ambigüe et détestable du Comte de Toulouse qui assure ses arrières en complotant avec l'ennemi pour mieux se retourner contre lui le moment venu, de laisse pas de dégoûter le lecteur.Pourtant c'est la figure du Cancellarius Maximus qui crée le mystère et l'on a hâte de connaitre son identité ( ce qui nous sera révélé à la toute fin !).

J'ai apprécié de me retrouver au coeur de Toulouse, autour de la basilique Saint Sernin alors en construction, d'arpenter les rues et ruelles et découvrir les murailles qui l'entouraient alors. Là encore, les recherches de l'auteur permettent de découvrir un fond historique parfaitement respecté entre les mailles duquel il brode une intrigue et une romance ( une fois n'est pas coutume et puis cela compense le déchainement de violence de certains passages !).

J'ai hâte de découvrir les deux tomes restants, espérant qu'il ne dillueront pas l'intrigue et seront pertinents.

 

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