Maman a tort, Michel Bussi

Maman a tort, Michel Bussi, éditions Presse de la cité, 2015, 512 pages

Genre : thriller

Thèmes : enfance, maternité, enlèvement, souvenirs, mémoire

 

L'auteur en quelques mots ...

Retrouvez la biographie de l'auteur sur le billet : Nymphéas noirs

L'histoire :

 

Vendredi 6 novembre 2015. Malone prend l'avion avec sa maman. Derrière son aquarium de verre, la dame le regarde attentivement. Elle ne sait pas qu'il s'envole pour la forêt des ogres.

" Tu n'as pas peur, dis-moi ? Parce que tu sais, là où tu vas, il y a ...(...) Il y a la jungle.Pas vrai, mon ange ? (...) Mais tu n'as aucune raison d'avoir peur, mon ange. Tu pars avec ta maman"

Un instant l'hôtesse croit déceler une hésitation de l'enfant au mot "maman". Mais qui d'autre pourrait être cette femme qui emmène avec elle un enfant qui la connait visiblement très bien ?

A quelques pas de là, la commandante Augresse a fait coller sur les murs le profil des suspects recherchés, que l'enfant observe  ...

Quatre jours auparavant, le petit Malone a raconté au psychologue scolaire, Vasile Dragonman, une histoire en apparence aberrante, mais qui l'obséde : sa maman n'est pas sa vraie maman. Seul Gouti, son animal en peluche, lui rappelle les souvenirs de celle qu'il attend, celle qui a promis de revenir le chercher lorsqu'il sera temps.

Vasile, lui, croit fermement à cette histoire, tant l'enfant est sincère. Mais comment le petit communique-t-il avec sa peluche ? L'urgence est autre cependant, car dans quelques semaines, l'enfant perdra ses souvenirs, se focalisera sur sa vie actuelle et ne parlera plus de sa vraie maman ... Il doit trouver de l'aide et c'est la commandante Marianne Augresse qui, malgré une autre affaire urgente, l'écoutera.

 

En vrac et au fil des pages ...

Comme toujours Michel Bussi parvient à nous mener tambour battant vers une fin qui se construit sous nos yeux, pour notre plus grand plaisir.

On dit ce livre moins bon que les précédents, mais qu'importe. La qualité de l'histoire tient à l'écriture fluide et prenante, mais aussi aux éléments qui s'imbriquent les uns les autres au fil des pages. Car si l'on croit, comme Vasile, que ce petit Malone dit la vérité, on est aussi happé par l'autre enquête, cherchant avec Marianne Augresse les suspects. C'est , bien entendu, ce qui nous perd.

Le côté peu crédible tient peut-être dans les phrases de l'enfant, qui, bien qu'en avance sur son âge, ne pourrait tenir de tels propos et mener une telle reflexion. L'auteur joue alors sur le travail de mémoire, les possibilités incroyables du cerveau humain manipulé dès le plus jeune âge, pour arriver à ses fins. Plus âgé, l'enfant n'aurait pu avoir cette innocence qui fait la différence.

Chaque élément est important et je ne peux les décrire ici au risque de dévoiler l'intrigue, que l'on devine tout de même dans certains passages ou qui se laisse entrevoir. mais l'on est pris par l'écriture, et qu'importe que l'on ait compris, trouvé, l'important est que cette lecture est prenante et agréable.

L'originalité tient sans doute en cette peluche qui cache bien des secrets, mais aussi dans la construction du récit qui joue sur les codes du conte pour enfant avec des personnages aux noms évocateurs : Augresse, Dragonman, Lechevalier ... Il les détourne pour l'occasion et les méchants ne sont pas ceux qui portent les noms les plus terrifiants ! On entre donc dans l'univers de l'enfant sans difficulté, nous demandant tout de même si l'auteur nos réserve une fin heureuse ...

 

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