La Princesse des glaces, Camilla Läckberg

La Princesse des glaces, Camilla Läckberg, éditions Babel Noir, 2012, 509 pages

Genre : policier

Thèmes : Suède, meurtre, amitié, secrets, enfance, amour, solitude, peinture ...

 

L'auteur en quelques mots ...

 

Camilla Lackberg, de son vrai nom Jean Edith Camilla Lackberg, est une romancière suédoise née le 30 août 1974 à Fjallbacka, ancien port de pêche de la côte ouest, aujourd’hui petite station balnéaire.

Camilla Lackberg est l’auteur d’une série de romans policiers – tous parus ou à paraître chez Actes Sud – mettant en scène le personnage d’Erica Falck et de son compagnon le commissaire Patrik Hedström, dont L’intrigue se situe toujours à Fjällbacka.
Auteur de romans policiers à succès, elle écrit également pour les enfants et prolonge sa passion pour la gastronomie en éditant des livres de cuisine.

L'histoire :

 

"La maison était abandonnée et vide. Le froid pénétrait le moindre recoin. Une fine pellicule de glace s'était formée dans la baignoire. La peau de la femme avait commencé à prendre une teinte légèrement bleutée.

C'est vrai, elle ressemblait à une princesse, là dans la baignoire. Une princesse des glaces."

En se dirigeant vers la maison de Mlle Alexandra, Eilert Berg se dit que sa chance allait tourner. Marié à une femme despotique, il ne rêvait que de chaleur, d'Espagne, d'une vie loin de Fjällbacka. Ouvrir la maison et lancer la chaudière tous les vendredis matins, voilà qui était dans ses cordes. Ce que la demoiselle venait faire dans cette maison ne le regardait pas.

Pourtant ce matin là, Eilert trouva la porte ouverte, la maison glaciale. Peut-être Alexandra était-elle arrivée plus tôt.Mais ce qu'il découvrit le fit se précipiter sur la route.

Erica Falck arrivait à ce moment là et fut la première à reconnaitre la jeune femme morte, les veines entaillées, dans la baignoire d'eau gelée. Alexandra Wijkner, Calgren de son nom de jeune fille, avec qui elle avait passé son enfance avant que la jeune fille, alors âgé de 12 ans, ne quitte précipitamment la ville avec ses parents. Mariée à un bel homme,Henrik,  gérante d'une galerie d'art, Alexandra menait semble-t-il une vie rêvée sur la presqu'île de Sarö. Pourquoi se serait -elle suicidée ? Car tout laisse penser que la jeune femme a mis fin à ses jours.En apparence seulement ...

Romancière, Erica rédige des biographies et ne s'est jamais vraiment lancée dans l'écriture de fiction.Revenue à Fjällbacka pour régler les affaires de ses parents récemment décédés, elle espère beaucoup de sa soeur Anna pour l'épauler. Pourtant, cet événement va la ramener en enfance et faire remonter une amitié et des souvenirs troublants que de multiples indices vont ternir, comme si elle n'avait alors pas su voir ce qui s'était passé, engluée elle-même dans une vie de famille qui n'avait rien de réjouissant. La famille d'Alexandra attend d'ailleurs d'elle qu'elle rédige une chronique en hommage à leur fille et c'est dans ce contexte qu'Erica va devoir, malgré elle,  affronter la noirceur du monde qui l'entoure.Rapidement, un autre visage de Fjällbacka se dessine.

A la faveur de retrouvailles avec Patrick  Hedstrôm , ami d'enfance devenu policier, Erica va mener l'enquête, entrer dans la vie de ceux qui l'entourent avec un regard neuf et mettre bout à bout les indices pour confirmer le meurtre d'Alexandra.

 

En vrac et au fil des pages ...

Conseillée par Nelfe, cette série a tout pour me plaire. Les romans policiers ne sont pas mon fort, cependant cette ambiance venue du froid, des personnages que l'on découvre dans leur psychologie, leurs travers, me convient. Ici c'est l'âme humaine que sonde Camilla Läckberg, dans sa beauté comme sa noirceur. 

Les hommes sont, je dois le dire, dépeints la plupart du temps sous leur côté obscur, voire ignoble, du mari d'Anna que l'on condamnerait bien pour la façon dont il la traite dans l'intimité de leur maison, jusqu'au fils adoptif de la riche famille de Fjällbacka dont on devine le côté pervers au fil de la lecture. D'autres se révèlent par leur lâcheté. Tous sont plus ou moins égratignés, à part Patrick Hedstrôm qui semble concentrer ce que la nature humaine a fait de mieux ! Le seul qui me semble vraiment caricatural est le chef de police, Mellberg, macho de première !

Chaque personnage recèle néanmoins une faille, une blessure qui le rend plus ou moins réceptif à ce qui l'entoure. Mais lorsqu'éclate le secret que chacun croyait si bien gardé, c'est une boule au ventre que le lecteur poursuit sa lecture. Je suis comme cela, dès que l'intrigue touche à l'enfance. Mais je ne peux en dire plus, de peur de dévoiler l'essentiel.

L'écriture est fluide, les relations entre les personnages claires malgré le nombre de protagonistes.C'est sans doute un des points forts du roman de réussir ce maillage où tous ont un lien avec les autres sans que cela soit forcément apparent au départ.

Le petit plus est que l'on découvre l'art de vivre à la suédoise, décoration d'intérieur comprise avec des couleurs sobres, harmonieuses ( des gris, des bleus clairs, des blancs ...). On sent que l'ambiance intérieure est importante et correspond à un état d'esprit.

Je suis ravie d'avoir découvert une saga qui me permet d'avancer dans l'univers du roman policier.

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