La Compagnie des menteurs, Karen Maitland

La Compagnie des menteurs, Karen Maitland, éditions Pocket, 2014, 664 pages

Genre : thriller médiéval ,historique

Thèmes : peste, Moyen âge, XIV °S, religion, fanatisme, énigme

 

L'auteur en quelques mots ...

 

Née en 1956 au Royaume Uni, Karen Maitland écrit des récits policiers et historiques. Doctorante en psycholinguistique, elle se lance en littérature en 1996 et publie en 1998 son premier récit , La Chambre blanche, en collaboration avec Bernard Knight, Ian Morson, Susanna Gregory et Philip Gooden .

En 2010, la Compagnie des menteurs est traduite en français et publié par Sonatine.

Attirée par tout ce qui touche au Moyen âge, elle vit dans la ville médiévale de Lincoln,  chef-lieu du comté de Lincolnshire, en Angleterre.

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L'histoire :

Fermement décidés à se débarrasser de la sorcière, l'aubergiste et ses comparses réfléchissent au meilleur moyen de l'envoyer ad patres sans subir ses foudres par-delà la mort."C'est donc entendu, nous l'enterrerons vivante avec la bride de fer". La moitié du village a déjà succombé et il est temps de trouver le moyen d'arrêter ce carnage. Mais qui osera passer une bride à une femme considérée aussi dangereuse ?

En cette période de la Saint-Jean les fantômes rôdent et les croyances populaires ne font qu'accentuer la sensation de froid et de mort qui entoure chaque village. L'Angleterre subit le fléau de la peste en cette année 1348. Alors que le mal se propage, chacun cherche à échapper à son destin.Repensant à sa vie passée, le camelot gagne sa vie en vendant des reliques, "de la foi en bouteille", "des mèches de cheveux de Marie Madeleine" et tous les villageois y croient, car en quoi d'autre placer sa foi ? Profitant d'une cicatrice qui le défigure, il ponctue son discours d'anecdotes en terre sainte et ne semble craindre que la peste, tant son lourd passé le hante.

Pourtant, la vue de cette fillette aux cheveux blancs le met mal à l'aise. C'est une devineresse et la façon dont elle lit les runes fait froid dans le dos. Incapable de mentir, elle prédit les jours funestes et semble lire en chacun comme dans un livre.

Pour l'heure, à l'auberge, tous parlent de la pestilence qui s 'étend et menace chaque ville. Par où aller ? Le Camelot  doit se rendre au sanctuaire de St John Shorne à North Marston et espère gagner seul ce lieu. mais c'est sans compter sur un enchainement de circonstances qui va le lier à un duo de musiciens vénitiens, dans un premier temps, puis un jeune couple dont la femme, Adela, est enceinte et un magicien nommé Zophiel dont les activités intriguent moins que les boites qu'il transporte dans son charriot.

Alors que la compagnie se pense complète, décidée à cheminer vers le Nord et profiter du charriot de Zophiel, un événement inattendu place sur leur route la fillette aux étranges cheveux blancs, Narigorm. Débute alors un périple ponctué de rencontres qui porte à neuf le nombre des compagnons de route.

Le jeu peut alors commencer ...

 

 

En vrac et au fil des pages ...

Louis Duveau : La peste d'Elliant

Voici un roman érudit qui nous plonge au coeur d'une Angleterre dévastée par la peste. On suit le cheminement des personnages en même temps que l'avancée de la maladie et des croyances qui y sont rattachées.

Car la particularité du récit est d'insister sur les conditions de vie, rudes, et les idées souvent saugrenues mais courues pour l'époque, qui font également des ravages. Sorcellerie, fanatisme, tout se mêle pour désigner des coupables à la propagation de la peste, la pestilence qui effraie. Le lecteur plonge alors dans une période troublée, faite de rites cruels et sans fondement.

Pour échapper aussi bien à la maladie qu'aux mains de l'église, les personnages vont rester groupés et se soutenir. Pourtant, le mal est également parmi eux et rapidement un premier meurtre les surprend. Quelle est sa signification ? Le doute s'installe et les secrets se font jour, chacun ayant en effet quelque chose à cacher. A qui faire confiance ?

Chacun possède une part sombre et l'on ne peut s'empêcher de les soupçonner tour à tour, jusqu'à ce que celui que l'on soupçonnait meure à son tour, remettant en cause notre raisonnement. 

Pourtant, c'est aussi cette ombre fantastique qui entoure l'oeuvre qui rend le récit passionnant. De légende en rite païen, on finit par ne plus savoir, tout comme les personnages, si ce qui nous est présenté est réel. A l'image de ce loup dont chacun entend le hurlement et qui semble les suivre depuis leur départ de la foire marchande.

La fin offre une ouverture et l'on aimerait bien lire la suite. A ma connaissance il n'y en a pas ! C'est bien vu de la part de l'auteur qui réserve bien d'autre surprises dans ce premier opus.

On a reproché à ce récit son rythme lent. Je ne suis pas d'accord et vois là une façon pour l'auteur de nous faire ressentir ce que vivent les personnages qui cheminent lentement, à pied, la peur qui s'insinue en eux peu à peu, chaque jour amenant son lot de surprise ou d'effroi. De plus, l'histoire et le parcours de chacun est important pour le récit, mais cela n'apparaitra qu'à la fin.

Un récit à savourer !

 

Le mois anglais

 

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