Le Protocole de la crème anglaise: Prudence, Gail Carriger, éditions Le livre de poche, 2016, 544 pages

Genre : fantasy

Thèmes : clans, famille, Angleterre, Inde, thé, dirigeable

 

L'auteur en quelques mots ...

 

Retrouvez la biographie de Gail Carriger sur les précédents billets :

Le protectorat de l'ombrelle, Sans âme

Le protectorat de l'ombrelle, Sans forme

Le protectorat de l'ombrelle, Sans honte

L'histoire :

 

Prudence Alessandra Maccon Akeldama , fille d'Alexia Tarabotti et de Lord Maccon et fille adoptive du célèbre vampire Lord Akeldama, est une jeune femme au fort caractère, qui inspire la terreur au sein de la bonne société anglaise. Son statut de métanaturelle lui vaut le surnom de voleuse d'âme chez les vampires ou écorcheuse chez les loups-garous, mais c'est sous le diminutif de Rue qu'on la connait le mieux.

Alors que Lord Akeldama lui a confié la mission de subtiliser une tabatière auprès de Lord Fenchurch, Rue se rend dans une soirée huppée, milieu dans lequel elle n'est pas des plus à l'aise, contrairement à sa meilleure amie, Primrose Tunstell, dont le charme opère et fait mouche. Pour lady Akeldama, le recours à son don de fusion pour changer de caractère est la seule solution possible. Qu'à cela ne tienne, la fin justifie les moyens ! Ne faisant pas dans la demi-mesure, c'est en volant l'identité de loup-garou de son oncle Rabiffano, sa chère amie Primrose sur le dos, que Rue s'enfuit du lieu du crime.

C'est de retour chez elle qu'elle découvre, de la bouche de son père adoptif, que la tabatière contient ... du thé ! Une variété indienne aux possibilités certaines grâce à sa croissance rapide sous des climats divers. De quoi concurrencer la ruche de vampire à la tête de l'industrie du thé.Lord Akeldama requérant un palais britannique pour tester le breuvage,qui d'autre que la mère de Rue, Alexia Tarabotti, pour cela ? Cette dernière est devenue une femme autoritaire, éloignée de sa fille pour des raisons politiques qui ont contraint la famille Maccon a accepter que leur fille soit élevée par un vampire. Il faut dire que les qualités métanaturelles de Rue sont autant convoitées que craintes.

Afin de mener à bien les opérations, Lord Akeldama affrète un dirigeable qu'il confie à Rue, afin qu'elle se rende en Inde et démêle l'imbroglio que représentent les relations entre les vampires, les loups-garous et le gouvernement. Désormais capitaine de la Coccinelle à la crème, Rue compose son équipage : Prim est bien entendu du voyage. Fille d'Yvy Tunstell désormais reine mère, elle est la plus proche de Rue. Percy, son frère jumeau et Quesnel Lefoux , ingénieur de talent et séducteur impénitent, seront également du voyage, le premier pour ses connaissances et son érudition, le second pour ses qualités d'inventeur.

Mais alors que la joyeuse compagnie s'attend à un voyage d'agrément, ils découvrent un univers qui recèle bien des mystères : qui est cette lionne qui a attiré Rue et semble vouloir les accompagner ? Quel lien l'unit à Mlle Sekmeth, mystérieuse et sublime femme qui subjugue autant qu'elle effraie ? Qu'es-ce que ce conflit entre les Vanaras et les Rhakshasas qui semble révéler le fait qu'il existe d'autres espèces que les loups-garous et les vampires ?

Entre deux tasses de thé et de pâtisseries so british Rue, qui ne s’embarrasse pas de mode vestimentaire, séduira et choquera son entourage...

En vrac et au fil des pages ...

 

Il fallait que je choisisse une nouvelle saga à commencer pour le challenge des Douze thèmes de Alittlebitdramatic. Comme j'ai apprécié Le Protectorat de l'ombrelle et l'humour décalé et so british de Gail Carriger, je me suis plongée dans Le Protocole de la crème anglaise ( titre hautement réjouissant !).

Si j'ai apprécié de retrouver un univers connu : la bonne société anglaise dans laquelle évoluent des vampires férus de mode et des loups-garous bruts de décoffrage, j'avoue avoir été surprise et déçue du portrait d'Alexia Tarabotti, que nous retrouvons ici en femme autoritaire, bien loin de la jeune femme légère du Protectorat de l'ombrelle :"La mère de Rue était une véritable mégère, dont la silhouette n'était pas sans rappeler celle d'une soprano dans un opéra allemand, mais avec une tendance moins marquée à se jeter du hait des ponts", considérant comme prosaique l'éducation d'un enfant. Fort heureusement, il m'a semblé retrouver un peu d'humanité lors du départ de Rue en dirigeable, alors qu'elle et Lord Maccon se tiennent cachés sous les arbres pour assister à l'envol de leur fille. Certes, je n'ai pas fini la saga précédente et peut-être Alexia évolue-t-elle ainsi, elle qui considérait en effet son enfant à naitre comme une chose dérangeante dans son ventre !

Pour le reste j'ai beaucoup apprécié l'univers décrit, la vie à bord du dirigeable , les personnages, tous enfants d'un protagoniste connu : famille Tunstell, fils de Mme Lefoux... Chacun ayant un caractère bien marqué, il n'est pas difficile de s'y retrouver et l'interaction entre eux fonctionne plutôt bien. L'équipage est complété par des personnages secondaires hauts en couleur : une mécanicienne abrupte, une jeune femme matelot du nom de Spoo qui ne va pas tarder à se montrer indispensable et le majordome de Percy, Virgile, trop heureux de quitter l'univers poussiéreux de son patron pour vivre une véritable aventure.

Ce qui faisait le charme de la première saga est ici exacerbé : la mode vestimentaire, les gourmandises anglaises et le sacro saint tea time auquel on ne sacrifie rien. D'ailleurs, le thé est un enjeu majeur de cet épisode, à la fois sujet de discorde et boisson de la réconciliation.

On découvre une héroine enjouée, rebelle, aux capacités surprenantes, pas toujours très réfléchie, ce qui fait son charme et l'on attend avec impatience le tome suivant afin de voir comment ses actions en Inde seront perçues par sa famille.

C'est la verve enlevée de l'auteur, le caractère frivole de certaines répliques ou actes et le côté décalé de l'intrigue, qui fait le piment de cette saga, la patte de Gail Carriger.

 

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