Les Larmes rouges, Réminiscences, Georgia Caldera
Les Larmes rouges, tome 1 : Réminiscences, Georgia Caldera, éditions J'ai lu, 2015, 378 pages
Genre : fantastique
Thèmes : vampire, réincarnation, famille, identité, rêves, amour
L'auteur en quelques mots ...
Née en 1982, Georgia Caldera est une autrice et illustratrice française.
Elle fut d'abord professeure de danse orientale avant de se consacrer à l'écriture et l'illustration.
Ancienne élève de l'école Brassart, elle est titulaire d'un DEA d'art thérapie à la fac de médecine de Tours.
Plus tard elle décide de se tourner plus concrètement vers l’écriture, accompagnant toujours ses productions de supports visuels ayant pour but de donner aux lecteurs un aperçu de ses personnages et de leurs tourments.
Elle a reçu le prix Merlin en 2012 pour son premier roman, le tome 1 de la saga "Les larmes rouges". (Source : http://www.lanouvellerepublique.fr)
L'histoire :
Jeune femme troublée, Cornélia tente de mettre fin à ses jours en sautant d'un pont. Le rejet de son père, sa meilleure amie décédée dans un tragique accident quelques temps plus tôt, ont fait de sa vie un néant sans intérêt."Elle scrutait les flots de ce regard effrayé mais résigné que possèdent ceux qui n'ont plus rien à perdre, quand une petite voix lui souffla doucement à l'oreille :
- Eh bien ... Vas-y ! Maintenant que tu es là ! De toute façon, qui le regrettera, hein ? Personne ! Il n'y a pas une seule âme en ce bas monde qui viendra pleurer la pauvre, la triste et si ennuyeuse Cornélia..."
C'est auprès de son père qu'elle se réveille, peu de temps après, à l'hôpital. Elle qui pensait que ce dernier ne l'aimait pas, découvre un homme attentionné, décidé à lui offrir une nouvelle vie, en famille.Néanmoins, soucieuse de savoir qui l'a sauvée d'une mort certaine, Cornélia apprend qu'un homme à l'allure étrange n'a pas hésité à se jeter à l'eau afin de lui venir en aide. Aussitôt les souvenirs de cet instant émergent, flous, une silhouette, un homme inquiétant, une voix autoritaire,un sombre présage confirmé par les cicatrices sur ses avant-bras, dont elle n'a aucun souvenir.
Dès lors, la jeune femme comprend qu'elle ne peut expliquer cela au psychiatre, sous peine de ne jamais sortir de là. Comment expliquer cette voix, si présente dans sa tête, ses visions au moment du grand saut ? Convaincue qu'elle doit garder pour elle ce secret, elle parvient à tromper les médecins et s'installe avec son père dans le village de Rougemont.
La maison de famille lui réserve bien des surprises, des cauchemars, et le manoir situé à quelques kilomètres de là, une sensation de déjà vu. Qui est le maître des lieux,Henri, personnage énigmatique redouté par les habitants du village, qui attire et effraie Cornélia ? Pourquoi ce lieu éveille-t-il en elle une sensation de réconfort ?
Prise entre ses cauchemars et la réalité, Cornélia s'apprête à faire face à une révélation des plus étranges...
En vrac et au fil des pages ...
Si j'ai globalement apprécié l'histoire, j'avoue que le style m'a un peu gênée au départ et empêchée de m'immerger totalement dans le récit. J'ai également regretté quelques longueurs avant que l'histoire ne devienne véritablement passionnante.
Cornélia est un personnage qui va sans doute prendre son envol au fil de la saga. Il semble donc normal qu'elle nous soit présentée comme fragile dès le départ. J'ai trouvé néanmoins que l'auteure insistait trop sur cet aspect, nous renvoyant souvent aux mêmes passages où Cornélia est atterrée par ses cauchemars, perdue. Les mêmes images reviennent dans la première partie du récit, occasionnant des longueurs.
Cependant, dès lors que lui est révélée la vérité sur sa vie passée, l'intrigue devient passionnante. C'est pour cette raison que je lirai sans doute la suite.
C'est le personnage d'Henri qui porte le récit. Protagoniste énigmatique, il est le lien entre les vies de Cornélia, éternelle présence protectrice. Pourtant son étrangeté nous fait douter, de même que son abord froid et la distance qu'il tente d'imposer à la jeune femme. Ce suspens est un point fort du récit.
Les rêves qui alimentent les nuits de Cornélia plongent le lecteur dans une autre époque, plus inspirante et sont des révélateurs de la vie passée de Cornélia. Nous sommes donc placés dans la même situation que l'héroine, découvrant peu à peu les pièces du puzzle et tentant de comprendre. Evidemment, le lecteur est plus attiré par cette période passée que par la réalité, plus banale.
Les images et visions macabres qui animent les cauchemars de Cornélia, cet être puissant dont on parle, dont on ressent la présence à travers la voix ou une image furtive, créent une atmosphère sombre et intrigante.
C'est donc bien après la deuxième moitié du récit que j'ai véritablement été happée. Un problème d'équilibre qui, je l'espère, sera résolu dans le tome suivant.