L'Oiseau de mauvais augure, Camilla Läckberg, éditions Babel noir, 2014, 479 pages

Genre : policier

Thèmes : famille, enquête, meurtre, mariage, homosexualité, homophobie, policier scandinave, 

Traduit par Lena Grumbach et Catherine Marcus

L'auteur en quelques mots ...

 

Retrouvez la biographie de Camilla Läckberg sur les billets précédents de la saga

tome 1 La Princesse des glaces

tome 2 Le Prédicateur

tome 3 Le Tailleur de pierre

L'histoire

(Tanumshede)

Erica Falck et Patrick Hedström préparent leur mariage, ou au moins essaient-ils, chacun ayant d'autres pensées. Anna, la sœur d'Erica est au plus mal après l'épisode précédent. Certes débarrassée de son mari violent, elle semble sombrer dans une hébétude qui l'éloigne de ses enfants. C'est à Erica qu'incombe la lourde tâche de s'occuper d'eux, en plus de sa petite Maja. Patrick, quant à lui, se retrouve avec une enquête sur les bras, car ce qui ressemblait à un simple accident d'une femme alcoolisée au volant, se révèle plus complexe : que sont ces marques autour de sa bouche ? Pourquoi une femme connue pour ne pas s’adonner à la boisson est-elle retrouvée avec une dose létale dans le sang ? Les interrogatoires mettent en lumière la famille de Marit : une compagne aimante qui aurait aimé que leur relation soit révélée au grand jour, un ex-mari homophobe et une fille dévastée mais très mature qui ne comprend pas pourquoi on aurait voulu assassiner sa mère.

Pour couronner le tout, la ville de Tanumshede est en effervescence : une émission de téléréalité va être tournée sur les lieux. En vedette, de jeunes gens écorchés par la vie, alcoolisés, dont la proximité de façade cache bien des blessures et des rancoeurs. Pour les accompagner, un psychologue nouvellement arrivé, dont la femme, Hanna, est une nouvelle recrue du poste de police de Mellberg. Beaucoup de nouveautés donc, dans la ville, pour le plus grand plaisir du Maire qui se frotte les mains des retombées d'une telle médiatisation.

C'est sans compter sur la perspicacité de Patrick Hedström qui comprend rapidement que d'autres meurtres sont liés à la disparition de Marit...

En vrac et au fil des pages ...

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé ce petit couple, Erica Falck et Patrick Hedström, ici embarqué dans les préparatifs du mariage. Mais nous avions laissé la petite famille bouleversée par la violence dont le mari d'Anna faisait preuve à son égard et le meurtre de celui-ci dans un cas de légitime défense. On comprend donc la réaction de la soeur d'Erica et l'instinct surprotecteur de cette dernière qui se réveille.

Ce que j'apprécié le plus dans cette saga est l'histoire parallèle aux enquêtes de ce couple. Et ici c'est ce qui va nous lancer sur le tome suivant puisqu'Erica, à l'approche de ce changement de vie, pense indéniablement à sa mère et échange avec sa soeur sur les raisons de son indifférence, le fait qu'elle ne semblait pas vouloir s'occuper de ses filles, cette froideur dont elle faisait preuve. C'est à la fin du récit que nous aurons un indice et l'envie d'en savoir plus sur cette femme. Bien joué !

Ce tome est centré sur une émission de téléréalité dans laquelle on reconnait une jeunesse en perdition, à la recherche d'une reconnaissance, quelle qu'elle soit. Alors que les tensions montent entre eux, un psychologue est chargé de les accompagner et révèle peu à peu leur personnalité, leur histoire, leur enfance troublée. Chacun devra trouver sa place, au sein du groupe comme dans sa propre vie.

Comme souvent l'enquête sur le décès de Marit qui était bien connue dans la ville, interpelle Patrick et lui rappelle d'autres affaires non élucidées. Des ressemblances troublantes qui ne sont pas sans laisser une impression de culpabilité aux différents enquêteurs qui n'ont jamais su trouver les liens. Un regard neuf et les avancées technologiques dans le domaine criminalistique, permettront à la brigade de Mellberg de faire des avancées importantes. L'enquête nous propose également une réflexion sur l'homophobie, le regard des autres qui peut pousser à se cacher.

Parlons de Mellberg justement, chef de service régulièrement à côté de la plaque mais qui récupère les lauriers du travail de ses collègues. Il est dans ce tome, mis en valeur par une aventure amoureuse qui va le bouleverser, c'est le cas de le dire ! 

La construction du récit, dont est spécialiste l'auteure, nous permet de découvrir une autre voix, celle d'un homme qui revient sur son enfance passée enfermé dans une maison avec sa soeur. Pourtant entourés, choyés et aimés tous deux, ils semblent séquestrés, n'ayant pas l'autorisation de sortir de peur qu'une personne ne les enlève. C'est ce que leur dit cette femme dont on ne sait rien, qui semble vouloir les protéger à tout prix. Comme toujours cela crée un décalage entre la réalité de l'enquête et cet épisode non daté. Lorsque les deux concordent, la révélation apparait.

Malgré cette multitude de personnages et d'histoires, rien en vient perturber la lecture fluide de ce récit.

Vous vous en doutez, j'ai très envie de plonger dans le tome suivant, L'Enfant allemand.

 

Catégories : saveurs littéraires, littérature suédoise
Dernière journée sur terre, Eric Puchner
Il est grand temps de rallumer les étoiles, Virginie Grimaldi
Retour à l'accueil