La Sirène Camilla Läkcberg
La Sirène, Camilla Läckberg, éditions Babel noir, 2015, 544 pages
Genre : thriller
traduit du suédois par : Lena Gr
Thèmes : enquête, maltraitance, vengeance
L'auteur en quelques mots ...
Retrouvez la biographie de Camilla Läckberg sur les autres billets
L'Enfant allemand
L'histoire :
" Il avait toujours su que, tôt ou tard, la vérité finirait par éclater. Une telle abomination ne pouvait être étouffée. Chaque mot l'avait replongé dans l'innommable, dans l'ignominie qu'il avait essayé de refouler pendant toutes ces années.
Il ne pouvait plus fuir."
Alors que Cia vient encore au poste de police de Tanumshede, comme tous les mercredis, afin de savoir si les enquêteurs ont du nouveau sur la disparition de son mari, Patrick Hedström se sent démuni, sans le moindre indice. Magnus Kjellner s'est volatilisé. Pourtant, tout comme sa fille Elin, Cia a le pressentiment que son mari est mort.
Parallèlement, Erica vient en aide à Christian Thydell, bibliothécaire qui vient de publier son premier roman, La Sirène, "Sombre et beau, inquiétant et fort" selon les mots d'Erica. En effet, ce dernier n'est pas très à l'aise pour s'adresser aux journalistes et perd ses moyens en interview. Pourquoi d'ailleurs s’acharnent-ils tous à vouloir voir une critique de la société dans son récit. Il a juste voulu écrire sur "elle". "Comment décrire quelque chose qui a rempli les moindres recoins de votre vie ? Qui n'est pas seulement un récit mais une questions de survie. De douleur".
Lorsque quelques jours plus tard on retrouve le corps de Magnus, pris dans la glace et que Christian avoue recevoir des lettres de menaces, tout s'accélère pour Patrick et ses accolytes... mais aussi pour Erica et sa soeur Anna.
En vrac et au fil des pages ...
J'ai lu ce tome en LC avec Myrtille de Northanger
Autant l'avouer tout de suite, j'ai été moins emballée par ce tome que par les précédents. Peut-être les indices étaient -ils trop évidents pour créer un réel suspense, à moins que ce ne soit la longueur de l'enquête qui ait eu raison de ma patience. Néanmoins la fin suscite une irrépressible envie de se procurer le tome suivant, et ça c'est bien joué !
Dans cette enquête Erica est enceinte de jumeaux, mais ne laisse pas pour autant sa part à d'autres pour tenter de comprendre ce qui relie Christian à Magnus. D'emblée, Christian Thydell nous semble un personnage étrange, autoritaire avec sa femme Sanna qu'il rejette, mal à l'aise en public, concentré sur une histoire qui lui appartient, relève de l'intime et dont il a pourtant fait l'objet de son premier roman. Ce personnage ne nous est pas inconnu puisqu'apparaissait dans un précédent tome, en tant que bibliothécaire.
Magnus et Christian étaient amis et il n'en faut pas plus à Erica pour voir là un lien et se lancer dans une enquête solo. On retrouve là la femme forte des précédents tomes, affublée d'un gros ventre mais non moins déterminée. C'est que la particularité de la saga réside justement dans l'évolution de la famille Falck/Hedström au fil des épisodes. J'ai eu d'ailleurs la sensation que Camilla Lackberg avait privilégie dans cet opus, la tragédie familiale à l'enquête policière ( mais je ne peux en dire davantage).
J'apprécie toujours autant l'alternance des chapitres, qui nous renvoient dans le passé d'un des personnages (et malheureusement cette fois-ci j'ai fait immédiatement le lien, d'où ma frustration !), l'ensemble coïncidant à la fin pour un dénouement particulièrement sombre. Il faut dire que dès que cela touche aux enfants, mon petit coeur de maman guimauve tressaute. Dans ce passé imprécis, un enfant est adopté par un famille aimante. La figure de la mère est l'adorée et l'enfant n'a d'yeux que pour elle. Pourtant, lorsqu'elle tombe enceinte, puis qu'un nouveau petit être arrive à la maison, cette femme se détourne du garçon, le rejette. Comment se comporter, dès lors, avec ce bébé qui prend toute la place, une place que lui occupait il y a peu ?
Ce tome aborde le thème douloureux de la maltraitance, de l'enfance meurtrie et de l'adulte qui se construit sur des bases aussi sombres. On pardonnera à l'auteure quelques facilités, car les tomes précédents étaient vraiment à la hauteur ( et le suivant que j'ai déjà lu aussi ! ).