Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé
Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé, éditions de l'Olivier, 2009, 293 pages
Genre : roman
Thèmes : Amérique du Sud, pauvreté, enfant, liberté, amour, destin, femmes
L'auteur en quelques mots ...
Véronique Ovaldé est née en 1972 au Perreux-sur-Marne. En 2000, elle publie son premier roman, Le Sommeil des poissons, aux éditions du Seuil. Suivront ensuite, notamment, Les hommes en général me plaisent beaucoup (Actes Sud, 2003), ouDéloger l'animal (Actes Sud, 2005). Elle rejoint les éditions de l'Olivier en 2008 en publiant Et mon coeur transparent, qui obtient le prix France Culture-Télérama. En 2009, Ce que je sais de Vera Candidareçoit un accueil enthousiaste de la critique et du public, et obtient le prix Renaudot des lycéens, le prix France Télévisions, et le grand prix des lectrices de Elle. Depuis, elle a également publié Des vies d'oiseaux en 2011 et La Grâce des brigands en 2013.
«Mes héroïnes ont beaucoup de tempérament tout en étant très fragiles. Je pense que je suis quelqu’un d’opiniâtre. On ne fait rien sans idée fixe. C’est le seul moyen de contrer le réel, si le réel n’est pas totalement amical, ce qui est hélas très fréquent. L’obstination permet de contrer les défaillances d’indulgence du réel.»
L'histoire
" Quand on lui apprend qu'elle va mourir dans six mois, Vera Candida abandonne tout pour retourner à Vatapuna.
Elle sait qu'il lui faut retrouver la petite cabane au bord de la mer, s'asseoir sur le tabouret dehors et respirer l'odeur des jacarandas mêlée à celle, plus intime, plus vivante, si vivante qu'on en sent poindre déjà la fin, celle pourrissante et douce de l'iode qui sature l'atmorsphère de Vatapuna".
Des années auparavant sa grand-mère, Rose Bustamente, la plus belle prostituée de Vatapuna, avait tenté d'échapper à son destin. Elle décida de se réfugier dans une vieille cabane en bois et de pêcher des poissons volants. Mais le destin en avait décidé autrement et l'arrivée de Jeronimo allait changer sa vie, lui donner une fille, Violette et une petite fille, Vera Candida qui serait la seule à briser le destin des femmes de la famille et acquérir la liberté.
Pour chacune d'elles, les conditions de vie dans cette Amérique du Sud imaginaire sont à la limite du supportable : pauvreté, viol, soumission ... C'est pourtant l'amour qui les pousse à rechercher le lien, l'amour maternel, l'amour pour un homme qui ne les voit que comme des objets. Seule Vera Candida aura la force et le courage de quitter cela pour aller vers l'inconnu et réécrire sa vie.
En vrac et au fil des pages ...
Même si je reconnais le talent d'écriture de Véronique Ovaldé, je n'ai pas été transportée par cette histoire. Je m'attendais je pense à autre chose. Il faut dire que les première moitié du récit n'est pas centrée sur Véra Candida et place le lecteur en position d'attente : quand va-t-on la retrouver ? J'ai surtout été déçue par le personnage de Violette que j'ai trouvé sans consistance.
Fort heureusement la grand-mère Rose Bustamente, femme forte s'il en est, tient la première partie du roman par son aura. On souhaite le meilleur pour elle mais la déchéance qui semble s'installer autour d'elle rend pesante l'atmosphère. On comprend rapidement qu'elle ne sortira pas de cette condition et que sa force sera mise au service de sa petite fille qu'elle veille comme à la prunelle de ses yeux.
C'est ce lien entre les deux femmes qui fait aussi la force du roman et l'on espère un retour, des retrouvailles ... Rompre avec la fatalité qui semble s'abattre sur ces femmes nécessite un éloignement que Véra Candida va provoquer, au détriment de cette relation forte avec sa grand-mère.
La deuxième partie est plus convaincante, devient plus consistante . Le journaliste Itxaga est un personnage d'une belle personnalité qui rend émouvante la suite du parcours de cette jeune femme dont on espére qu'elle va s'en sortir. Fille-mère, elle veut pour sa fille ce qu'elle n'a pas eu et se donne les moyens d'arriver à éloigner son enfant du drame qui semble les poursuivre. C'est une belle leçon . La fin est poignante mais n'est-ce pas justement un peu trop larmoyant ?
Je reconnais donc les qualités descriptives mais je n'ai pas trouvé le rythme effréné dont parle la quatrième de couverture. J'aurais du me méfier car lorsqu'on encense un roman le lecteur est véritablement dans l'attente. Je n'aurais pas du lire les critiques élogieuses qui ont probablement faussé ma lecture.
J'ai tout de même passé un bon moment de lecture.