Découvrir le cinéma japonais
Cette semaine je suis tombée par hasard sur un article de l'internaute qui proposait de découvrir le Japon à travers 10 films. Dans leur palmarès:
- Hana Bi, comédie dramatique qui apporta la gloire a Takeshi Kitano. L'histoire d'un détective, Neshi, dont la vie part à vau l'eau suite au décès de sa fille et à la mort imminente de sa femme et qui va commettre un hold up pour soulager les misères de ceux qui l'entourent.
Dis comme ça ce film peut ne pas faire envie mais l'histoire de cet homme qui assiste à la mort des autres et, finalement, est aussi un peu mort au fond de lui, est touchante. C'est aussi un élan d'amour je crois. Le petit plus : les musiques de Joe Hisaichi ( comme pour les films d'animation de Miyazaki).
Takeshi Kitano est aussi un écrivain. Je viens d'ailleurs d'acquérir Boy que je lirai bientôt.
- Les sept samourais, de Akira Kurosawa, un film de 1954 que tout le monde connait au moins de nom ! Incontournable donc. Film d'aventure il relate l'histoire d'un village, au XVI°S , qui est la cible répétée d'une bande de pillards. Sept samourais se font alors un devoir de protéger ce village. Trois seulement survivront mais le village sera sauvé.
Film culte, il a inspiré certaines adaptations comme Les Sept mercenaires. Effectivement il faut l'avoir vu, ne serait-ce que pour un acteur en particulier, Toshiro Mifune, remarquable !
- Combat sans code d'honneur, de Kinji Fukazaku (1973). Plongée dans le monde des yakusas, ce film est inspiré de faits réels. Il met en scène un après guerre dans la région d'Hiroshima où règne la loi du plus fort et où peu respectent les règles et codes établis.
J'avoue ne pas avoir vu ce film.
- Le Voyage de Chihiro, Hayao Miyazaki (2001), film d'animation . Suite à un déménagement, la famille de Chihiro s'installe près d'un mystérieux tunnel. Chihiro le traverse et sa vie bascule, ses parents sont transformés en cochon et elle devra affronter la sorcière Yubaba pour les sauver et leur rendre leur apparence.
Ce film est en effet remarquable bien que ce ne soit pas mon préféré. J'ai une tendresse particulière pour Princesse Mononoké et Nausicaa de la vallée du vent. On y retrouve cependant totue la poèsie et la féérie de l'univers de Miyazaki qu'il faut connaitre effectivement si l'on veut un aperçu du cinéma japonais.
- Voyage à Tokyo, Yasujiro Ozu (1953). Un couple âgé entreprend un voyage à la capitale pour rendre visite à leurs enfants. Mais ils se rendent compte peu à peu que leur présence dérange. Seule leur belle fille trouve du temps pour s'occuper d'eux. Ils découvrent la vie trépidate et bruyante des villes et partent pour Osaka pour voir un de leurs fils. Mais le père tombe malade. Ses enfants viennent le rejoindre mais trop tard. Il meurt sur un constat d'échec: la scission de la famille, les nouvelles règles de la société qui fait exploser le cadre familial, l'égoisme.
Ce film est un classique japonais, poignant, souvent considéré comme le plus grand film japonais.
- Ghost in the Shell, Mamoru Oshii, (1995). Dessin animé cyber-punk, ce film reprend les codes du polar futuriste mais aborde des thèmes comme l'âme humaine dans une société robotisée. Kusanagi est un cyborg apprtenant à l'élite anticriminelle, la section9 qui se met en quête d'un cyber criminel qui prend le contrôle d'un esprit humain par le réseau informatique. Ils découvriront peu à peu qu'il s'agit en réalité d'un intelligence artificielle qui, pour la première fois, a acquis une conscience.
Je n'ai pas vu ce manga dont la critique est élogieuse. La SF n'est pas mon genre de prédilection.
-Godzilla, Ishiro Honda (1953). J'avais peur que ce film ne figure pas dans ce palmarès ! Ce monstre né des émissions radioactives des bombes tombées sur Hiroshima et nagazaki, détruit tout sur son passage, cherchant à anéantir cette humanité qui l'a réveillé.
Encore un film culte qui peut fair sourire aujourd'hui par les effets spéciaux qu'il propose mais qui pour l'époque étaient révolutionnaires ! C'est le personnage japonais le plus connu ( qui possède d'ailleurs sa propre étoile sur Hollywood boulevard !)
- Ring, Hideo Nakata (1997), est Le film d'épouvant japonais à voir ! Une légende urbaine raconte que quiconque visionne une certaine video déclenche une série de malédictions. Asakawa, journaliste qui enquête sur cette fameuse cassette, va l'apprendre à ses dépens...
Voilà un film qui a fait fureur et est encore repris et adapté aujourd'hui. Il s'agit d'une trilogie et Le Cercle en est un remake par exemple.
- Nos funérailles en rose, Toshio Matsumoto (1969). Film appartenant à la Nouvelle vague qui revisite le mythe d'Oedipe en le transposant dans un bar gay de Tokyo qui aurait inspiré S Kubrick pour son film Orange mécanique. Violent, centré sur l'esthétique de l'image, il innove en redéfinissant les codes cinématographiques.
Je ne connais pas ce film.
- Tokyo Sonata, Kiyoshi Kurosawa (2009). C'est l'histoire d'une famille nippone qui se décompose peu à peu suite au licenciement du père . Explosion de la famille : le fils ainé quitte la maison alors que le cadet se réfugie dans la musique. C'est un film contemporain que je ne connais pas.
L'Homme qui vola le soleil, Kazuhiko Hasagawa (1979). La critique le décrit comme le Taxi driver nippon ! Un professeur de chimie, lassé par cette société consumériste, ce chacun pour soi,la prépondérance des médias, décide de fabriquer une bombe atomique afin d'être enfin entendu et écouté. Ce film est peu connu hors du Japon ( ouf, normal de ne pas l'avoir vu donc !)
Voici les 10 films retenus. Pour ma part je trouve que dans ce palmarès manquent :
-Après la pluie, Ame Agaru (1999). Dans le Japon du XVIII°S, un samourai et sa femme attendent avec les villageois que la pluie cesse de tomber pour traverser le fleuve. Afin de subvenir aux besoins de la population, le samourai va devoir voler de l'argent, ce qui est indiqgne de son rang. Aimé de tous, il s'attire pourtant les foudres des Grands en enfreignant ainsi le protocole.
Ce film est à voir pour les valeurs de tolérance qu'il inculque mais aussi pour les paysages somptueux dans lesquels il est tourné.Ce n'est pas un chef d'oeuvre et on a reproché parfois une réalisation un peu superficielle, mais je trouve que c'est un très beau film.
Dans la veine des samourais sans maitre, il faut aussi avoir vu Hara-kiri de Kobayashi.
- Tous les Miyazaki ! oui c'est un peu excessif mais j'ai bien du mal à faire un choix, malgré les deux cités plus haut.
- Chinese Box, Wayne Wang (1997). Un journaliste qui vit à Honk Hong depuis quinze ans tombe sercrétement amoureux de Vivian et se lance dans cette relation. Mais il découvre qu'il est atteint d'une leucémie et qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Vivian, elle, veut faire sa vie avec Chang mais ce dernier ne peut légitimer cette aventure socialement embarrassante. En effet, il est désormais une figure importante du monde des affaires. John décide de filmer ce qu'il pense être la fin de Honk Hong qui va être rétrocédé à la Chine. Sur son chemin il croisera plusieurs personnes dont les destins s'entrecroisent.
C'est un film que j'ai beaucoup apprécié, pas uniquement pour la présence de Jeremy Irons ! Je trouve le jeu des acteurs très juste.
- Dersou Ouzala, Akira Kurosawa (1976).La rencontre d'un officier tsariste et d'un trappeur mongol , Dersou Ouzala, en Sibérie. Le choc de deux cultures mais aussi une extraordinaire histoire d'amitié. Dersou Ouzala deviendra le guide de l'explorateur et lui communiquera les secrets de la nature.
Là encore de magnifiques paysages et de l'émotion !
- Dolls, Takeshi Kitano (2002). Ce sont trois histoires d'amour inspirées du théâtre Bunraku (théâtre de poupées). La première histoire propose la vie d'un couple heureux dont les familles vont les popusser à faire un choix tragique. Le jeune garçon accepte de quitter la femme qu'il aime, plus pauvre que lui, pour se résoudre, sur la pression de ses parents, à épouser la fille de son patron. Dans la deuxième un homme se laisse aller à ses souvenirs, une vieille histoire d'amour qui a pris fin car il appartenait à l'univers du crime et ne pouvait être accompagné de personne à l'époque. Dans la troisième un personnage, ancienne star de la musique, dont le visage est recouvert de bandages, passe son temps à regarder la mer . Un de ses plus grand fan va tout faire pour qu'elle le voie.
Kitano montre là que les erreurs du passé ne peuvent être réparées. ces destins tragiques sont extrêmement poignants et les paysages sublimes, tels des tableaux.
Il y aurait sans doute beaucoup d'autres films mais j'arrête là ce billet, peut-être pour mieux le compléter prochainement. Tiens, en terminant je pense au Goût du thé de Katsuhito Ishii ! quand je vous dit que ce n'est pas fini ! Et vous quels sont vos films japonais favoris ?