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Guinevère, La Dame blanche, éditions Fleuve , 2014, 348 pages

Genre : récit fantastique

Thèmes : Arthur, Table ronde, chevalerie, mariage, ensorcellement

 

L'auteur en quelques mots ...

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Né en 1956 Jean Louis Festjens est journaliste et auteur français. Diplomé d'histoire médiévale, il devient journaliste pour la maison Presses de la cité au sein de laquelle il se voit confier l'édition Le Pré aux clercs. Engagé par la Martinière il développe sa propre maison d'édition puis entre chez Robert laffont. La Trilogie des elfes en 1998 remporte un vif succès. Jean Louis Fetjaine s'engage par la suite dans le récit historique, d'abord avec Le pas de Merlin et Bricéliande, puis de façon plus approfondie avec Les Reines pourpres. En 2008 il revient vers la Fantasy avec Lliane, préquelle de la Trilogie des elfes et dit préférer le domaine de l'imaginaire à la documentation précise et complète que nécessite le genre historique. On le retrouve cette année avec Guinevère.

 

L'histoire

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(Guinevère par Henry justice Ford, 1910)

      " Le pire était le silence. Plus terrible que le nombre de corps sans vie gisant à perte de vue, par grappes, par monceaux, enchevêtrés, répandus à travers la plaine de Salesbières..."

Au milieu du champ de bataille qui avait opposé l'armée d'Arthur et les orcs , monstres des terres noires de Celui-qui-ne-peut-être-nommé, Guinevère attend Merlin, debout au milieu du charnier, nimbée d'une robe blanche. C'est alors qu'il comprend.

Reprenons l'histoire au début : Guinevère, fille de Léo de grand de Carmélide, promise au roi Arthur, se rend à Camelot où doivent avoir lieu les épousailles. Une belle journée en vérité, qui amène au roi une jeune femme à la blondeur d'un ange, dont les bardes du royaume chantent la beauté. Pourtant le convoi mené par Léo de Grand de Carmélide ne parviendra pas à lui et, alors qu'Arthur attend impatiemment sa promise et le mariage qui scellera son amitié avec son père, des êtres que l'on n'avait pas vu depuis les temps anciens, orcs, gobelins, massacrent les troupes amies. Un homme surgit dans la voiture qui transporte Guinevère, envoûtant sans être beau, et d'une voix douce lui présente celle qui sera désormais sa suivante, Angharad, en remplacement de sa suite assassinée. 

Pourquoi Guinevère obeit-elle à cette sombre apparition ? Quelle aura maléfique porte-elle en elle pour que Camelot, dès son arrivée, courre à sa perte ? Quel est ce nom que lui donne Méléagant : Gwenwyffar ?

En vrac et au fil des pages...

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(Lancelot et Guenièvre sur la tombe d'Arthur, Dante Gabriel Rossetti)

"les hommes actuels –nous- sont le produit de trois peuples autrefois distincts : les hommes (qui étaient donc différents de ce qu’ils sont aujourd’hui), les nains et les monstres. En s’appropriant Excalibur/Caledfwch (nom gallois de l’épée du dieu Nudd), le talisman des nains, les hommes ont acquis les qualités et les défauts des nains, et ce peuple s’est dissout dans la race humaine. Les hommes sont devenus habiles au travail des métaux, mais cupides. En s’appropriant la Lance de Lug, talisman des monstres, ils sont devenus forts, mais cruels. En ne capturant pas le chaudron du Dagda, talisman des elfes, ils n’ont pas réuni les quatre peuples fondamentaux en un et ne sont pas devenus des dieux.
La part qu’il nous manque, la part inaccessible, l’aspiration, le rêve est la grâce, la beauté, l’évanescence des elfes."

(source elbakin.net)

 

L'on comprend ainsi ce qu'a voulu souligner l'auteur à travers ce roman et l'on sera convaincu que chaque être porte en lui un côté obscur en voyant évoluer Guenièvre, Lancelot, tous portés par des forces qui les dépassent. Jean Louis Fetjaine a ici synthétisé diverses versions de la légende arthurienne, s'appuyant sur les plus sombres parfois pour nous donner à lire une récit étonnant, centré sur une femme que l'on connait finalement peu tant les versions divergent à son propos.

Qu'on l'appelle Guenièvre ou Guinevère, elle apparait peu dans les récits anciens et il faut chercher un peu pour trouver sa trace. Fille de Léodagan de Carmelide, elle apparait parfois sous un autre nom, que conserve ici l'auteur afin de souligner le côté obscur de cette femme mystérieuse, Gwenwyffar. L'auteur utilise ici la forme anglais, Guinevère, soulignant par là même le lieu où se déroule l'histoire, Logres, aujourd'hui Londres.

Les femmes sont très présentes dans Guinevère et ont un rôle fort. Cela est sans doute à mettre en relation avec le fait que la société celte est matriarcale. En outre Jean Louis Fetjaine induit l'idée qu'elles portent le mystère, contrairement aux hommes qui sont plus bruts. L'ensorcellement dont elles sont capables mènera Camelot à sa perte et opposera les hommes sans qu'ils en comprennent réellement l'origine. Arthur est ici d'ailleurs un être dépassé par ce qui lui arrive.

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé les compagnons de la Table Ronde aux noms évocateurs : Gauvain, Bohort, Caradoc, mais aussi la demi-soeur d'Arthur Morgause la maléfique ... dans une histoire bien écrite malgré quelques anachronismes dans les dialogues ( et vous savez comme je n'aime pas cela !). Le récit est bien mené, richement documenté, tout en rebondissements. la structure du récit qui part de la fin pour former un cycle et revenir au point de départ, permet d'entrer dans l'histoire sans temps mort. 

Cela m'a donné envie de découvrir d'autres récit de Jean Louis Fetjaine, notamment ceux qui mettent en scène Lliane dont la présence apaise dans Guinevère .

Un récit à découvrir, amateurs de légendes arthuriennes !


Lecture commune avec :

Achille qui a beaucoup apprécié ce récit

nanet connaissait déjà l'auteur

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