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Jack London, Jennifer Lesieur, éditions Tallandier, 2008, 413 pages

Genre : essai, biographie

L'auteur en quelques mots ...

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J'ai découvert Jennifer Lesieur avec sa biographie de Mishima, auteur japonais au destin tragique. J'avais apprécié la façon dont elle aborde la vie d'un écrivain, avant de découvrir que cet essai était largement plagié d'une autre biographie. Dans les divers articles lus, Jennifer Lesieur assume parfaitement et met cela sur le compte d'une erreur de jeunesse, certes facheuse. Pour le coup sa biographie de Jack London est bien d'elle. J'en ai apprécié la plume, le côté limpide. Au-delà de la querelle d'éditeurs ou de journalistes j'ai découvert un écrivain incroyable,Jack London, c'est sur ce point que je préfère m'étendre !

Jennifer Lesieur voyage depuis qu'elle est petite. Elle a vécu à Tahiti et, de retour en France, entreprend des études de Lettres puis de journalisme. Rapidement , elle s'intéresse à la vie des écrivains voyageurs, aux destins extraordinaires.En 2008, elle rédige la première biographie française de Jack London et reçoit pour cela le prix Goncours de la biographie. Suivont d'autres récits de vie : l'aviatrice américaine Amélia Earhart, Mishima, Patti Smith.

Elle déclare volontiers ne pas être tentée par l'écriture de romans et préfère traduire des oeuvres ou plonger dans la vie des autres pour nous livrer leur biographie.

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L'histoire : quel destin ! Je savais peu de choses sur Jack London si ce n'est qu'il était l'auteur de livres qui ont bercé mon enfance ( Croc Blanc, L'Appel de la forêt). J'aurais pu me tourner vers la biographie écrite par Yves Simon, Le vagabond magrnifique, mais le challenge d'Ys m'a poussée à lire celle-ci.

Né sous le nom de John Griffith Chaney en 1876, il est le fils de Henry Chaney dont on nous rapporte la vie dans une première partie de cette biographie. C'est que ce personnage est important, non tant car il est le père de notre écrivain, mais parce qu'il a mené une vie un peu en marge, passionné par l'astrologie, goûtant à plusieurs métiers. Le couple atypique Chaney / Flora Wellman se distingue par les services qu'ils proposent. Ils tiennent à San Francisco un "parloir d'astrologie". Flora est versée dans le spiritisme, aussi vient-on la consulter comme on le ferait pour une psychologue avant l'heure ou une médium. Chaney , lui, consacre sa vie à l'étude de l'astrologie et rédige des articles qui, plus tard, passionneront Jack London.Le couple vit heureux jusqu'au jour où, apprenant que Flora est enceinte, Chaney la quitte. Seule, elle met au monde Jack qu'elle appelle "sa marque d'infamie". L'enfant est élevé par une nourrice, ancienne esclave, "Mammie Jennie". Très tôt , Flora inculque à son fils ses propres valeurs, "les races noires sont indignes de confiance". Ainsi a-t-on l'explication du paradoxe de London, à la fois ses personnages au sang pur ou de souche anglo-saxonne et son interêt pour les minorités face à l'homme blanc. Flora se remarie avec John London, vétérant de la guerre de Sécession qui a lui-même plusieurs enfants.Il reconnait le fils de Flora comme son propre fils et lui donne son nom. John sera remplacé par le diminutif Jack. Ce n'est qu'à l'âge de 21 ans que Jack apprendra qu'il n'est pas son père biologique mais ses tentatives pour se rapprocher de Chaney resteront vaines.

La famille recomposée s'installe an Californie puis à Oakland où une vie pauvre entraine Jack London dans les bars. Cette période sera caractérisée par un appétit de lecture qui ne le lâchera pas mais aussi par l'alcoolisme. Très proche de sa demi-soeur Eliza, il tisse avec elle des liens forts.Pour subvenir aux besoins de la famille il effectue divers métiers, ce qui n'est pas sans rappeler le parcours de Chaney : ouvrier, pilleur d'huitres, pêcheur... Jack London est un aventurier. Dès l'âge de 20 ans il embarque à bord du Sophia Sutherland et part chasser le phoque au large du Japon, ce qui donnera lieu à une nouvelle, Un Typhon au large du Japon.De retour à Oakland après avoir connu la prison, il se laisse convaincre par l'idéologie socialiste. il cotoie alors des étudiants aisés mais ne se reconnait pas en eux.

Parallèlement il écrit ses premières nouvelles, dont certaines seront publiées dans des quotidiens.Mais dès 1897 l'aventure qu'il va vivre en partant, comme tant d'autres, lors de la ruée vers l'or, le marquera à jamais. Le grand nord s'ouvre à lui et sera une source inépuisable pour ses récits ...

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En vrac et au fil des pages : j'ai particulièrement apprécié le souci du détail dans cette biographie de Jennifer Lesieur. Chaque nouvelle ou récit est clairement associé à une période de sa vie si bien que l'on reconnait sans peine ce qui a pu l'inspirer. Pour ceux qui connaissent ses oeuvres, cette biographie offrira un bon complément en permettant un nouvel éclairage sur les histoires rapportées par Jack London. Car l'auteur est surtout connu pour Croc blanc ou L'Appel de la forêt mais a aussi rédigé des écrits aussi variés qu'un roman lié  à l'économie d'un pays ( les bas fonds de l'East End à Londres dans Le Peuple d'en bas par exemple), un recueil épistolaire sur la nature de l'amour (Rien d'autre que l'amour) ou encore le tragique Martin Eden.

J'ai beaucoup appris et j'avoue que cela m'a donné envie de découvrir d'autres oeuvres de Jack London.

Pour le plaisir des images ...


 

12 d'ys


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