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La Disparue de Noël, in Des Contes de Noël, Anne Perry, éditions 10/18, 2012, 120 pages sur 512 pages

Genre : conte, court roman

thèmes : repentir, expiation, Londres,Ecosse, femmes dans la bonne société londonienne

Présentation de l'auteur ICI

J'ai choisi ce recueil de contes d'Anne Perry afin de faire le lien entre divers challenge auxquels je participe mais aussi parce que je dois avouer que la couverture a tout de suite happé mon regard ! Tiens, me voici donc aussi bassement matérielle ? Pas du tout, car j'espère découvrir une autre facette de cet auteur qui m'a un peu déçue avec Dorchester Terrace.

L'histoire

Lors d'une réception chez Sir Omegus, chacun n'a d'yeux que pour le couple formé par Gwendolen et Bertie. On prétend que ces deux convoleront prochainement.  Mais alors que la soirée compte tout le beau monde de la société londonienne, Isobel , jeune veuve, profère ,par jalousie, une insulte lourde de sens à l'encontre de Gwendolen. Aussitôt l'assistance se fige. Lady Vespasia ( souvenez-vous de ce personnage rencontré dans la série des Pitt, amie de Charlotte Pitt. Ici nous la rencontrons, bien avant la série des Pitt, plus jeune) entraine son amie Isobel hors de l'assemblée , lui signifiant ainsi son inconséquence. Mais il est trop tard, le mal est fait. Le lendemain matin, le corps sans vie de Gwendolen est retrouvé dans le lac de la propriété. Le suicide ne fait aucun doute. Pourtant le motif de ce geste ne peut être expliqué, tant la jeune femme semblait heureuse la veille encore. A moins que les propos d'Isobel ne soient responsables de cet acte définitif. La bonne société londonienne, représentée par quelques membres éminents, fustige aussitôt Isobel par des marques d'indifférence chargées de mépris. Mais Omegus propose à ses convives d'accorder une forme de rédemption à Isobel afin qu'elle puisse à nouveau évoluer parmi eux sans perdre sa réputation : "A l'époque médiévale, tous les crimes n'étaient pas punis par l'exécution ou la prison (...) On autorisait parfois les coupables à effectuer un pélerinage expiatoire. S'ils en revenaient, ce qui en ces temps dangereux  n'arrivait pas très souvent, on considérait leur péché comme lavé. On était tenu de leur pardonner à leur retour comme si rien ne s'était passé". Sous la pression de son amie Vespasia, Isobel accepte ce pacte. Toute deux partiront alors en Ecosse afin de remttre en mains propres à la mère de Gwendolen une lettre que cette dernière a laissé. Néanmoins le voyage promet d'être peu agréable en ce mois de décembre où la neige et le froid recouvrent le sol écossais. Par ailleurs la confrontation avec la famille de la défunte effraie plus que tout isobel.

 

En vrac et au fil des pages

J'ai apprécié ce court roman d'Anne Perry qui me réconcilie avec l'auteur ( voir mon précédent billet sur Dorchester Terrace). Le récit nous fait voyager de Londres au fin fond de l' Ecosse et j'avoue ici que j'aurais apprécié davantage de descriptions de cette contrée, d'autant que l'auteur présente ce conte en ces termes : " Si les contrées sauvages de Ranoch Moor et de Glencoe sont à couper le souffle en toute saison, lorsque s'abat une tempête de neige elles ressemblent à la fin du monde.(...) tenter de décrire la sauvagerie et la beauté d'un tel paysage avec des mots constitue un défi pour tout écrivain". Je m'attendais donc à quelques descriptions qui me mettraient dans l'ambiance mais force est de constater qu'Anne Perry ne relève pas le défi. Malheureusement, les deux personnages arrivent à bon port sans que l'on ait l'impression qu'elles aient traversé une contrée si terrible. A peine sont-elle transies de froid. C'est dommage.

En revanche j'ai beaucoup apprécié l'explication des convenances de l'époque qui, il faut bien le dire, ont tôt fait de ruiner la réputation d'une femme de la bonne société londonienne. Ainsi le procédé de l'expiation qui mène Isobel et Vespasia dans une contrée froide et reculée est -il bien pensé car nous permet d'approcher un peu ce qu'une femme est en droit de faire: " Nous avons façonné une société où les femmes n'ont d'autre choix que de faire un beau mariage pour réussir, car nous leur avons rendu impossible de subvenir à leurs moyens ou de connaitre le succès seules". Les grands du monde font et défont les réputations: "Le pouvoir de la bonne société est quasi sans limite, ma chère. S'en voir exclu équivaut presque à la mort. Si l'on répand assez de venin contre vous, les invitations se tarissent, les portes se ferment, vous devenez invisible".L'accent est donc mis sur le procédé expiatoire imaginé par Omegus et qu'il tient d'une ancienne pratique en vigueur au Moyen-âge et c'est ici que j'aurais aimé plus de souffrance pour vraiment faire entrer le lecteur dans ce processus.

Par ailleurs l'intrigue est bien menée puisque, jusqu'au bout, les secrets qui pèsent sur la famille de Gwendolen mais aussi sur Vespasia que l'on retrouve dans tous les romans du cycle des Pitt, ne sont que subrepticement dévoilés.

Le recueil comprend d'autres contes que je vous dévoilerai au fur et à mesure de ma lecture en ce mois de décembre !

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