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La Tombe des lucioles, Akiyuki Nosaka, editions Picquier, 1988, 139 pages

Genre : récit autobiographique

Thème : bombardements de 1945, enfants, imagination, rêve, guerre

L'auteur en quelques mots ...

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Akiyuki Nosaka a écrit ce récit en se référant à sa propre vie. En 1945 il perd ses parents adoptifs dans le bombardement de Kobé. Il se livre alors à des vols pour survivre, trouver de quoi se nourrir. Peu de temps après meurt sa jeune soeur, qui n'a pu survivre à cette folie. On peut comprendre que ce récit doit avant tout être lu comme un moyen de se libérer du traumatisme subi.

Il faut dire que l'auteur passe pour un provocateur et que ces écrits sont souvent mal perçus, comme Les Pornographes, adapté au cinéma. Chanteur et parolier, Akiyuki Nosaka a connu mille métiers avant de se lancer dans l'écriture, est passé par la maison de correction avant de finalement retrouver son père naturel ...

L'histoire


1945, Kobé. Le jeune Seita agonise dans une gare, au milieu d'autres sans abri. Sa soeur est morte et ,lui, entend les voix qui l'entourent.

Le narrateur revient alors sur le destin de ces deux enfants. Quelques temps plus tôt, ils se retrouvaient orphelins après que leur mère , malade, soit décédée sous les yeux de Seita. Soucieux de protéger sa soeur, celui- ci lui cachera la disparition de leur mère. Rapidement pourtant les deux enfants se retrouvent chez une cousine qui les héberge mais les maltraite. Fuyant ce foyer peu accueillant, Seita et Setsuko vont se réfugier dans une caverne qui va devenir leur refuge. Dès lors, les deux enfants vont faire de ce lieu un espace de liberté, un lieu imaginaire peuplé de lucioles. La guerre qui gronde autour d'eux ne les atteint pas. Pourtant chaque jour est une épreuve ...

Dans les années 60 un couple de japonais accueille des américains. Ensemble ils reviennent sur les relations américano-japonaises et sur la guerre

En vrac et au fil des pages ...

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Par certains côtés ce roman m'a fait penser à La Vie est belle de Roberto Begnini. Comment en temps de guerre faire croire à un enfant que ce qu'il voit fait partie d'un jeu, d'un rêve et lui permettre de vivre sa vie d'enfant, ce qu'il devrait vivre à son âge ? Un moyen de fuir les atrocités des bombardements de 1945 dans le cas de La Tombe des lucioles.

Dès les premières pages le récit m'a interpelée par la violence des propos, le caractère dur, tranché et en même temps les phrases à rallonge, comme si on n'en finissait pas de découvrir les horreurs de la guerre. Puis au milieu de tout cela, des enfants. Le contraste est saisissant et l'on ne peut s'empêcher de penser que l'auteur a vécu cela même si certains passages sont romancés et que la langue , qui ne nie pas l'horreur, crée une distance. La langue qui passe par l'argot parfois, nous rappelle que tout cela est du vécu.

le récit est découpé en deux périodes :

Le plus poignant sans doute est que le roman commence par la fin , la mort de Seita, seul dans une gare. On découvre alors par une analepse que les enfnats ne sont pas mort des causes directes de la bombe mais de dénutrition, parce qu'il étaient livrés à eux même dans un monde rendu fou.

La deuxième partie du récit propose une discussion entre japonais et américains, permettant de prendre de la distance et de revenir sur le passé, la résistance des japonais mais aussi leur côté buté qui a peut-être causé plus de tort, l'indifférence des américains, leur manque de lucidité lorsque les troupes sont arrivées au Japon, distribuant des chewing gum aux enfants. L'on découvre alors que les générations suivantes portent encore ce lourd fardeau, cette cicatrice. Ici le couple d'américains est présenté comme supérieur, persuadé que la Japon doit encore être soumis. Les japonais, les plus anciens, quant à eux ne peuvent pardonner.

Je ne connaissais pas le film d'animation tiré de ce récit autobiographique (Le Tombeau des lucioles) mais une recherche sur le net et le vionnage ci dessous me laisse penser que le film est beaucoup plus poétique que le récit. Cela étant j'ai retrouvé l'émotion que j'ai eue à la lecture. Le principe fort qui sous-tend le roman est que chaque fois que l'espoir semble nous quitter, une luciole s'allume qui rappelle la force de la volonté. Symboles de la fragilité de la vie elles représentent aussi l'espoir.

Le petit plus ...

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