Lady Susan, Jane Austen
Lady Susan, Jane Austen, édition Folio Gallimard, 2006, 115 pages
Genre : court roman épistolaire
Thèmes : bonne société, veuvage, arrivisme, amour, famille
L'auteur en quelques mots ...
On ne présente plus Jane Austen. Je pensais à ce que j'allais écrire lorsque je me suis dis que je pourrais vous envoyer vers le blog de Melisende, fan inconditionnelle de Jane Austen, sur lequel vous trouverez moulte renseignements, avis de lecture et autres.
Femme de lettres anglaise, Jane Austen a vécu dans le Comté de Winchester de 1775 à 1817. Eduquée essentiellement par son père , ses frères et ses lectures, sa famille est pour elle un soutien essentiel. On retrouve dans ses écrits l'humour et l'ironie qui font la force du style. Elle y évoque la dépendance des femmes à l'égard du mariage qui leur donnera un statut social. Elle décrit ainsi le mode de vie de ses contemporains, ce qui fait d'elle une critique de moeurs.
Elle s'essaie au genre épistolaire, qu'elle abandonne pour le roman, les parodies sentimentales. On connait bien évidemment Orgueil et préjugés, Northern Abbey ou Raison et sentiments.
Elle ne se maria jamais et ne fut pas un auteur connu de son temps mais reste aujourd'hui un écrivain culte de la littérature britannique.
L'histoire : Lady Susan Vernon, jeune veuve trentenaire en quête d'un nouveau mariage et mère de la jeune Frederica ,entreprend de trouver un mari pour sa fille. Le jeune Sir James Martin , riche et stupide, lui semble un bon parti, au désespoir de Frederica.De son côté elle mène une vie de séductrice, parvenant à influencer les hommes qui l'approchent par une manipulation dans laquelle elle est passée maitresse, entretenant une liaison avec un homme marié. Son entourage ne voit pas toujours clair dans son jeu mais Catherine Vernon (née de Courcy) ne s'y trompe pas, depuis que Lady Susan a tenté d'empêcher son mariage avec Charles Vernon. La jeune Frederica fait les frais du comportement de cette mère peu présente et égoiste. Lorsque la mère et la fille s'entichent du même homme, Reginald de Courcy, c'est à un numero de haute voltige que ce livre l'héroine de ce roman épistolaire. Le jeune Reginald verra-t-il clair dans son jeu ?
En vrac et au fil des pages : la forme épistolaire convient bien à ce court roman au rythlme enlevé qui nous entraine dans la bonne société du XVIII°S. Il faut dire que c'est un genre en vogue à cette époque. Il permet entre autres de dévoiler peu à peu les personnalités et de livrer quelques pages plus intimes puisqu'à la première personne.
J'ai apprécié l'humour qui émane de ces pages et l'imbroglio constitué par cette histoire de famille. Le plus drôle est de ne pas arriver à détester totalement Lady Susan qui , personnage clé du roman, mène sa vie tambour battant et comme elle l'entend. Certes mauvaise mère, elle navigue dans une société qui a fait d'elle ce qu'elle est, et en abuse.
Ce court roman se lit comme un bon thé, en une petite heure. on y reconnait la patte de Jane Austen, même s'il s'agit là d'un de ses premiers écrits. Un petit plaisir !