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Le Bonhomme Kamishibai, Allen Say, L'école des loisirs, 2006

Genre : album jeunesse

Thème : kamishibai, enfance, urbanisation

 

 

L'histoire : Baachan et Jiichan vivent dans un petite maison, retirée à flanc de colline, au Japon. Baachan s'inquiète du silence de son mari, un vieil homme, jusqu'à ce que ce dernier avoue que son travail lui manque. Car Jiichan était l'homme kamishibai, il arpentait les routes et contait des histoires aux enfants, transportant sa jolie boite à contes aux peintures vibrantes. "Veux-tu que je fasse des bonbons ?" lui demande sa femme. Et le voici parti comme avant, sur son vélo, en direction de la ville. mais en arrivant , le vieil homme reconnait à peine les lieux. Ces immeubles n'étaient pas là avant, cette agitation.http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/zoom_planche_bd/7/9/9/9782211083997_1.jpg Il installe son castelet et ouvre les tiroirs à bonbons. Puis, à l'aide de deux bouts de bois, il hèle la foule afin de faire venir à lui les petits enfants. Son appel se transforme bientôt en conte, et il relate comment lors de ses passages en ville les enfants étaient heureux de le retrouver, d'entendre la suite de l'histoire dont il ménageait le suspens, même ce petit garçon qui ne voulait jamais de bonbons et s'enfuyait en courant à la fin de l'histoire. Puis un jour la télévision est arrivée dans les foyers, une autre boite à image, qui a bien vite relégué l'homme kamishibai loin de la ville. c'est alors que des voix retentissent dans la foule assemblée autour de lui. ils sont tous là, le petit garçon, les enfants curieux, aujourd'hui devenus adultes ...

 

http://abcd.ville-larochesuryon.fr/lrsy/files/u40/w_mon_petit_theatre_dimages.pngEn vrac et au fil des pages : une belle histoire, richement illustrée par Allen Say elle-même, qui souligne à la fois les revers de l'urbanisation et la richesse des contes, de la transmission des histoires.

J'ai apprécié la façon dont l'auteur nous fait passer de la troisième personne, présentation de cet homme passionné par son travail, à la première personne. c'est sans s'en rendre compte que l'on entend sa voix et que l'on part vers son passé. La nostalgie pointe le bout de son nez mais la morale est belle et l'adulte qui l'écoute retrouve son coeur d'enfant.

C'est d'ailleurs ainsi qu'Allen Say a pensé son texte puisqu'elle dit en ouverture de l'album "Lorsque je pense à mon enfance au Japon, je pense forcément au kamishibai (...) nous achetions les bonbons et nous écoutions les histoires du bonhomme (...) Nous vision dans le suspense."

 

Le petit plus : le kamishibai a été inventé dans les années 1930 mais poursuit une longue tradition de contes illustrés au Japon. La technique est simple mais très visuelle: on introduit des peintures qui composent des saynètes, dans une sorte de petit tableau, un castelet. les enfants suivent la progression de l'histoire, comme au théâtre et la voix du conteur fait le reste. Au départ, ce spectacle s'adressait autant aux adultes qu'aux enfants. De nombreux Benshis (narrateurs pour films muets) sont d'ailleurs devenus des hommes kamishibai avec l'apparition du cinéma parlant. Le kamishibai est associé aux friandises que les conteurs vendaient aux enfants. Ce spectacle de rue a peu à peu disparu, par l'effet de la télévision et des changement de la société tout simplement et fut utilisé différemment par la suite. On y retrouve des techniques théâtrales mais surtout cinématographiques avec une succession de plans qui ménagent l'attention des enfants.De nombreux kamishibaia se sont tournés vers la BD et on comprend pourquoi.

Aujourd'hui le kamishibai revient pour des présentations dans les écoles où il permet d'aborder des thèmes éducatifs.

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