Orgueil et Préjugés, Jane Austen
Orgueil et Préjugés, Jane Austen, Le Livre de poche, 2011, 512 pages
Genre : roman
Thèmes : amour, orgueil, mariage, valeurs
Quelques mots sur l'auteur par ici
l'histoire
"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l'on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu'il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l'esprit de ses voisins qu'ils le considèrent sur-le-champ comme la propritété légitime de l'une ou l'autre de leurs filles."
Aussi lorsque Mrs Bennet apprend que Netherfield compte un nouvel habitant, qui plus est un beau parti, mène-t-elle tambour battant son petit monde afin de présenter au plus vite ses filles à M Bingley. Mais ce dernier n'est pas le seul jeune homme charmant et riche que convoitent ces dames et son ami, Mr Darcy, provoque au sein de la petite société un certain émoi. Certes, Mr Darcy est fort orgueilleux, plein d'aisance et n'est pas flatté des mêmes discours admiratifs que Mr Bingley, bien que sa fortune suscite l'émoi; pourtant il ne laisse pas indifférent.
Elizabeth Bennet , dont le franc parler désespère sa mère et fait la joie de son père, n'a de cesse de le taxer d'orgueilleux et ne voit en lui que le côté négatif d'un parvenu. A moins que ce soit ce que l'on essaie de lui faire croire ...
Amour et malentendus sont au programme, d'autant que la jeune femme appartient à un milieu modeste et ne peut prétendre épouser un homme fortuné. Tout comme ces soeurs, dont chacun prendra un parti différent. De désillusions en reconquête, Jane Austen nous entraine au sein de la bonne société anglaise du XX°S où les valeurs et les apprences priment. Au milieu des convenances, l'héroine, Elizabeth, fait figure de jeune femme rebelle, refusant une proposition de mariage , allumant malgré elle le feu de la passion chez un homme qui ne la laisse peut-être pas si indifférente que cela.
En vrac et au fil des pages
Je dois dire que je sors de cette lecture quelque peu déçue. sans doute, après tant d'adaptations cinématographiques et de critiques élogieuses, m'attendais-je à autre chose. Il m'a fallu un bon moment avant de comprendre qui était qui et, surtout, quelles étaient leurs intentions ! Cependant la plume enlevée et pleine d'humour de Jane Austen fait son oeuvre et c'est avec plaisir que j'ai découvert ce roman dont les héros ont traversé la littérature.
La grande famille Bennet, tout d'abord, est brossée de façon assez croustillante : une mère envahissante, peu instruite mais désireuse de s'élever socialement par le mariage de ses filles, détestable et drôle à la fois, un père sarcastique dont on comprend qu'il n'a pas fait un mariage d'amour mais qui s'en accomode et voue à Elizabeth une affection particulière ( l'humour est leur point commun et leur lien), toujours le bon mot pour remettre sa femme à sa juste place ou moucher un parti trop entreprenant; des soeurs dont le comportement varie mais met en exergue le caractère d'Elizabeth. Les sentiments sont exacerbés, pour le plaisir du lecteur qui, entre larmes et stratagèmes, suit le parcours de ces jeunes femmes.
Les hommes ne sont pas en reste mais sont décrit par le regard féminin qui convoite ou rejette, sans complaisance ou au contraire trop complaisant, défaut féminin largement dénoncé. A tel point que le portrait de Mr Darcy laisse perplexe : est-il réellement tel qu'on le décrit ? Voilà tout l'objet du roman et la source de reflexions et de désordres sentimentaux qui trouvent leur aboutissement dans la fameuse lettre que Mr Darcy livre à Elizabeth et dans laquelle il s'explique.
Les dialogues sont enlevés et donnent un rythme soutenu à cette histoire dans laquelle on ne s'ennuie pas. Peut-être est-ce ce qui a rendu ma lecture plus difficile car il faut suivre avant de prendre du plaisir ! Jane Austen ne fait pas de cadeau en dépeignant la société du XIX°S, la place et le rôle des femmes entre soumission et manipulation.
J'aime cet univers et relirai sans doute cette oeuvre afin d'en savourer des passages que j'ai peut-être lus un peu vite.
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