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Pour ce sixième billet j'ai choisi de présenter un film que j'ai beaucoup apprécié. la présence de Richard Gere dans la distribution peut paraitre étonnante mais ne gâche rien ! Un joli film a valeur éducative.10-jours-japonaisL'histoire :comme chaque année, les petits-enfants de Kane se retrouvent chez elle,le temps des vacances,  dans sa maison près de Nagasaki. Cette année là, Kane reçoit une lettre de son fils Tadeo et de sa fille,qui se sont rendus à Hawaii afin de rencontrer le frère de Kane, Suzujiro . Malade, il demande à voir sa soeur avant de mourir. Mais Kane a refusé de faire le voyage et a mandaté son fils pour renouer le lien avec ce côté de la famille perdu voilà des années. Les petits-enfants de Kane voient là une occasion de partir à Hawaii et de découvrir la culture américaine qui les attire. Ils se lancent alors dans une gentille bataille contre Kane, sa cuisine, tentant d'apporter un peu de modernité dans sa vieille demeure. On suit alors les enfants dans Nagasaki, au coeur de l'explosion, entre les monuments érigés par plusieurs pays en souvenir de l'horreur de ce jour. "Cet événement est devenu un événement lointain pour la plupart des gens; L'horreur ils l'ont oubliée". Revenant dans l'école de leur grand-père ils y découvrent un vestige du jour maudit et se souviennent de ce qu'on leur a raconté.Peu à peu ils comprennent ce que fut cette guerre et écoutent leur grand-mère retracer la vie avant, ses frères et soeurs, le fameux jour. Les parents des enfants finissent par rentrer , mais leurs propos choquent tout le monde, intéressés qu'ils sont par la richesse de la famille américaine et les perspective d'avenir qu'elle leur offre. On apprned qu'ils n'ont pas parlé de leur famille japonaise et ont volontairement omis d'expliquer comment était mort le grand-père, "Les américains d'origine japonaise n'aiment pas qu'on parle de Nagasaki, cela les met mal à l'aise par rapport à leurs compatriotes". Aussitôt la grand-mère s'insurge contre de telles paroles, rappelant que la guerre est toujours bien présente et fait partie de leur vie.Clark, fils de Suzujiro et d'une américaine, annonce alors sa venue. Effrayés à l'idée qu'il puisse les renier, les parents découvrent qu'il a été profondément touché et meurtri par l'histoire de sa famille japonaise. Clark parviendra à  convaincre Kane de partir le rejoindre, mais pas avant le 9 août, date de la tragédie de Nagasaki; date qui marque aussi la mort de son mari. C'est alors l'occasion pour ces cousins de se pencher sur leur passé commun, autour d'un événement qui a choqué le monde. Les relations difficiles entre le Japon et les USA. Mais bien vite les liens familiaux vont amener le groupe à la réconciliation. La parole libératrice et le souvenir permettant le dialogue.

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Mon avis sur le film : On dit que ce film n'est pas tout à fait comme les autres oeuvres de Kurosawa, qu'il est plus lent, plus proche de l'atmosphère qui se dégage d'une estampe.

Dans tous les cas voici un film que j'ai apprécié. L'histoire émouvante sans que l'on tombe dans le pathos. Tout est clairement expliqué.

Il est intéressant de redécouvrir cet événement marquant de la seconde guerre mondiale autrement que par des documentaires ou des films choquants. Ici c'est par la parole, le souvenir intense mais léger à la fois, que le sujet est abordé. Bien sûr la perte de proches ou les séquelles physiques de la grand-mère rappellent sans cesse combien cet événement fit de dégâts.

Ce film a été inspiré à Akira Kurosawa par les travaux de l'écrivain Hyakken Uchida, à qui le cinéaste a d'ailleurs dédié un film : Madadayo. Pourtant au début du film on trouve une autre référence : le roman de Kiyuko Murata "Nabe no naka".

La lettre que le frère de Kane lui envoie est le lien qui rapproche le Japon et les USA. Pourtant le film ne se déroule qu'à Nagasaki et l'on pense aussitôt au conflit entre les deux pays, ce n'est pas un lien mais une confrontation.En revanche Kurosawa ne fait pas ici un film contre les USA ; l'on comprend que les deux pays sont responsables et le rapprochement entre les enfants japonais  et leur cousin américain amène vers une réconciliation. L'attitude humble du cousin américain souligne d'ailleurs le devoir de mémoire qui est en cours, même s'il est difficile de reconnaitre l'horreur.

Rhapsodie en aout est une oeuvre intimiste. Je ne connais que peu de films de Kurosawa mais il est clair que l'on est bien loin des Sept samourais.

 

J'ai aimé l'idée développée par le cinéaste : la transmission du souvenir d'une génération à l'autre, les souffrances refoulées et pourtant bien présentes, le fait qu'il est nécessaire de parler.

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Akira Kurosawa en quelques films :


Barberousse

Les bas-fonds

Le chateau de l'araignée

Chien enragé

Dersou Ouzala

Dodes'caden

Entre le ciel et l'enfer

La forteresse cachée

L'idiot

Kagemucha

Madadayo

Ran

Rashômon

Rêves

Rhapsodie en aout

Sanjuro

Les Sept samourais

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