http://ecx.images-amazon.com/images/I/5138D276WFL._SS400_.jpg

 

J'ai rêvé de courir longtemps, Ron Mac Larty, editions Albin Michel, 2005,397 pages

Thèmes : vie quotidienne, deuil,USA,estime de soi

Genre : roman

 

 

L'histoire :A 43 ans Smithy Ide est un fumeur compulsif, un alcoolique et souffre d'obésité . Son monde vacille à la suite d'un accident de voiture dans lequel ses parents trouvent la mort. "Parfois, il advient de ces choses qui font qu'on n'a même plus la force de se tenir debout. ça vous prend aux genous. Aux jambes. Au coeur. J'ai mis ma figure contre la sienne et j'ai attendu de pouvoir me relever.". D'un souvenir à l'autre Smithy convoque sa soeur Bethany, disparue quelques années plus tôt, sa voisine Norma, fidèle compagne et dresse le portrait des habitants de sa bourgade américaine. C'est alors que,relevant le courrier de ses parents, il tombe sur une lettre l'informant que sa soeur repose à Los Angeles en attendant les instructions d'un parent proche. Sans savoir réellement ce qu'il fait,Smithy entreprend brusquement une promenade sur son vieux raleigh,le vélo de son enfance. "(...) plus je pédalais et suais , moins je souffrais. Je n'avais aucune envie de m'arrêter en arrivant à East Providence ...". Commence alors une longue route, rythmée par le récit d'anecdotes, de rencontres et les coups de fil passés à Norma, route qui le mènera en Californie où se trouve le corps de sa soeur.Une longue traversée aux accents de quête initiatique ,au cours de laquelle Smithy va se découvrir et renaitre. Des rencontres qui rythmeront sa route il ne va garder que le meilleur, la générosité, le don de soi, ce qui va le révéler à lui même et aux autres.

 

En vrac et au fil des pages : évidemment dit comme cela, le roman de Ron Mac Larty peut ressembler à une épopée américaine dans laquelle un looser, parti de rien, se découvre et grandit. C'est sans compter sur l'écriture de cet auteur, acteur de séries TV , que l'on présente souvent comme le protégé de Stephen King. Pourquoi ne pas le présenter comme l'auteur remarquable de J'ai rêvé de courir longtemps tant il semble avoir mis de lui dans son roman ? Aussitôt on pense à Forrest Gump, Bagdad Café ou encore Darjeeling limited pour le côté profondément humain, spirituel et qui ne laisse pas indifférent. Peu importe le but final, ce qui compte c'est la route, ce qu'elle permet de réflexion, d'abandon de soi.

 

J'avoue avoir apprécié le style simple, l'ancrage dans la réalité d'un roman populaire finalement. J'ai aimé le contrepied volontairement pris par Ron McLarty avec son personnage attachant tout autant que dérangeant. Pas de misérabilisme malgré les malheurs successifs qui l'accablent et font écho à un passé lui-même douloureux (guerre du Vietnâm, enfance aux côtés d' une soeur déséquilibrée). Je pense que l'on aime ce roman pour sa simplicité et non uniquement pour la leçon de vie qu'il nous donne.

Retour à l'accueil