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Adios Hemingway, Leonardo Padura, éditions Points Policier, 2005,183 pages

Genre : roman policier

Thèmes : meurtre, littérature, Cuba

 

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L'auteur en quelques mots ...

 

Romancier, auteur de scripts de film, de recueils de nouvelles,  Leonardo Padura est plus connu pour le personnage qu'il met en scène dans ses récits policiers, l'inspecteur Conde. Né du cycle des "Quatre saisons", ce lieutenant désenchanté est , http://www.evene.fr/files/imce/2367_padura.jpgselon l'auteur, l'incarnation de la mentalité c ubaine contemporaine.Les romans de Leonardo Padura sont ancrés dans sa terre natale et prennent pour décor La Havane.D'ailleurs il se  veut aussi la voix d'un pays et de clamer :" Même si Cuba doit devenir un pays d'ouvriers et de putes j'y resterai !". Auparavant journaliste culturel au Juventud revelde puis au Caiman barbudo, il a mené plusieurs reportages sur le Barrio chino de la Havane ou le cas des immigrès franco-haitiens. Pour cela ses romans livrent un visage de Cuba qu'il maitrise parfaitement, "ce pays si chaud et héterodoxe où il n'y a jamais rien eu de pur" comme le dit son personnage Conde. Il n'hésite pas à critiquer le système, à montrer pour faire réfléchir ou dénoncer.

Pour aller plus loin et comprendre son univers : une interview de Leonardo Padura

http://www.lecerclepoints.com/images/couvertures/9782757821831.jpghttp://img.over-blog.com/297x500/2/16/08/12/Leonardo-Padura-Mort-d-un-Chinois-a-La-Havane.jpghttp://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/9/4/2/9782757800249.jpg

L'histoire : Pourtant bien installé dans sa nouvelle vie,Conde reprend du service; "il vivait dans une maison en bois, face à la mer, consacrant ses matinées à l'écriture et ses après midi à la pêche et à la nage". Ou plutôt il accepte d'aider son ami Manolo sur une enquête dont personne ne veut vraiment mais qui devrait intéresser cet ancien lieutenant de police. Un cadavre vieux de quarante ans vient d'être retrouvé à la Finca Vigia, propriété de l'écrivain américain Ernest Hemingway. De là à penser que ce traitre d'Hemingway a fait le coup, il n'y a qu'un pas ! Autant élucider l'affaire avant que le monde ne s'empare de la nouvelle.

C'est alors un chassé croisé entre le récit des dernières années de l'écrivain américain devenu paranoiaque, apeuré et peu commode et le cheminement de l'enquête menée par Conde.L'ex lieutenant se remémore sa rencontre , enfant, avec Hemingway; un instant figé dans le temps à la manière d'une vieille photographie. "Adios hemingway ! cria-t-il, et le sourire de l'homme fut sa réponse. Quelques années plus tard, lorsqu'il avait découvert le douloureux besoin d'écrire et qu'il avait commencé à choisir ses idoles en littérature, Mario Conde sut que cela avait été la dernière sortie d'Ernest Hemingway sur ce bout de mer qu'il avait aimé comme peu d'endroits au monde ...". Et pourtant ce personnage qu'il admire attise aussi chez lui des sentiments contradictoires, "Tu sais quoi Manolo ? J'adorerais découvrir que c'est Hemingway qui a tué ce type. Cela fait des années que ce salopard me casse les couilles". Car que sait-on réellement de l'écrivain ? Qu'est-ce qui appartient à la vérité ? Qu'est-ce qui appartient au mythe ? Conde se glisse alors dans la demeure d'Hemingway, dans sa vie, pour le comprendre.

Au terme de l'enquête, le dernier Adios Hemingway sonne comme une parole reconnaissante.

En vrac et au fil des pages : Malgré le titre, Leonardo Padura cherche dans ce roman a expliquer la légende plus qu'à détruire l'image d'Ernest Hemingway. Le récit qui met en scène Hemingway, parallèle à l'enquête de Conde, se concentre sur le Cuba des années 50, un tournant dans la vie de l'écrivain en proie au doute, à l'incapacité d'écrire.C'est que Conde lui-même écrit. Il se sent donc proche d'Ernest Hemingway qui est venu s'exiler dans son pays. Et pourtant, Hemingway passe pour un traitre, un homme peu reconnaissant avec ceux qui étaient gentils avec lui. C'est cet Hemingway qu'il méprise, pas l'écrivain dont il apprécie particulièrement La Grande rivière au coeur double. Un portrait sans concession donc mais aussi empreint d'une grande tendresse pour celui qui attire encore les foules à La Havane.

J'ai particulièrement apprécié le passage où Conde fait le tour des monuments érigés à la gloire d'Hemingway et associe le buste de bronze de Cojimar au seul hommage vrai, juste :"car les pêcherus pauvres de Cojimar l'avaient édifié avec leur propre argent, après avoir ramassé dans toute la Havane le bronze nécessaire au travail du sculpteur", ces mêmes pêcheurs dont Hemingway se sentait proche et avec qui il conversait ou à qui" il avait offert un travail au moment du tournage du Vieil homme et la mer, avec lesquels il avait bu des bières et du rhum...."

le petit plus : la culotte d'Ava Gardner... mais je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir ce roman !

12 d'ys

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