La Reine Margot, Alexandre Dumas

La Reine Margot, Alexandre Dumas, éditions France loisirs, 1994, 689 pages

Genre : récit sur fond historique

Thèmes : massacre de la saint Barthélémy, pouvoir, complots

 

L'auteur en quelques mots ...

http://www.shenoc.com/Dumas5.jpg

retrouvez la biographie d'Alexandre Dumas sur le billet consacré à Georges.

L'histoire :

 

Alors que ,dans l'ombre de Charles IX, oeuvre sa mère Catherine de Médicis, sa soeur Marguerite Le Valois, surnommée Margot, s'apprête à épouser Henri de Navarre dont la mère, jeanne D'Albret, vient de mourir dans des circonstances douteuses.

 Cette union doit sceller, sinon une amitié, du moins une entente, entre Catholiques et Protestants et chacun, ou presque, s'emploie à maintenir une cordiale cohabitation. C'est sans compter sur la reine-mère a qui l'on a prédit le trône pour Henry le Protestant et qui ne l'entend pas de cette oreille. C'est donc en catimini qu'elle fomente ce qui sera la plus cruelle exécution de l'époque.

Marguerite, quant à elle, n'aime pas Henri de Navarre mais ne peut tolérer plus longtemps le Duc de Guise, chef de file des catholiques, dans son lit. Henri ,pourtant, n'est pas en reste de son côté, qui n'a d'yeux que pour Madame de Sauve. Margot et Henri se comportent néanmoins comme des alliés face à Catherine de Médicis.

Tous les huguenots affluent au Louvre, sceptiques mais répondant à l'appel de leur chef. Le Comte de la Mole est lui-aussi venu pour proposer ses services au futur roi. Mais croisant le chemin de la belle Marguerite, il en tombera amoureux et deviendra son amant. Son compère catholique, Coconnas,qui avait dans un premier temps tenté de le tuer, sera, lui l'amant de la duchesse Henriette de Nevers.

Henri et Margot ne peuvent cependant déjouer le complot et l'assassinat de Coligny par Maurevel. Margot s'évertue à protéger Henri de Navarre, dont elle ne souhaite pas la mort. Huit jours après les noces, la nuit de la Saint Barthélémy sera des plus sanglantes mais épargnera Henri de Navarre.

Comprenant que sa fille s'est lignée contre elle, Catherine de Médicis n'aura de cesse de se débarrasser de son époux. Aucune de ses tentatives ne lui permettra cependant d'obtenir ce qu'elle souhaite et l'action d'Henry envers Charles IX lors d'une partie de chasse des plus périlleuse, lui vaudra une amitié que l'on n'attendait pas. Malheureusement le roi Charles IX, victime d'un empoisonnement après avoir bu un poison qui était destiné à Henri, décède quelques jours plus tard. Dans ce contexte tendu, il faut un coupable. Ce sera La Mole ...

 

En vrac et au fil des pages ...

 

Ce que j'apprécie chez Dumas, ce sont les descriptions toujours visuelles et teintées d'humour. Même ici, au coeur du massacre de la Saint Barthélémy, il parvient à se livrer à l'exercice du second degré, souvent dans les dialogues d'ailleurs. On le voit notamment dans la relation entre La Mole et Coconnas, couple de compères qui apporte une petite touche originale et vivifiante à ce roman qui aurait pu être bien plus sombre.

J'ai apprécié également l'aspect théâtral du récit et comprend pour quelle raison Alexandre Dumas l'a par la suite confié à la mise en scène. les entrées et sorties permanentes offrent au spectateur des scènes variées, dynamiques et l'on joue sur ce qui est découvert ou caché, ce qui semble redoubler le sens du roman, les complots ... Par ailleurs les personnages sont vraiment typés, comme si l'on pouvait les identifier à leur masque , que certains enlèvent en cours de route. C'est une tragédie !

Précisons tout de suite que c'est là une des libertés que s'est offerte l'auteur puisque, par exemple,  La Mole et Coconnas étaient en réalité quadragénaires, catholiques, habitués de la Cour,conseillers politiques du duc d’Alençon. La seconde liberté concerne la mort de Charles IX qui, en réalité est mort de la tuberculose, tout comme Jeanne d'Albret d'ailleurs ! Mais qu'importe puisque Dumas revendique le côté romanesque de son récit et la fiction.

Historiens, fermez les yeux ! hihi !

Cependant on peut noter que dans son roman les Valois apparaissent comme une famille de dégénérés, Catherine en tête, et Henri de Navarre comme une oie blanche ! On le dit même capable de tuer un ours à mains nues ! Il y a donc bien parti pris de l'auteur. Je le soupçonne même d'avoir égratigné Catherine de Médicis bien davantage qu'elle ne le méritait. Mais pour cela je dois me documenter sur cette femme à poigne.

Il ne faut donc pas lire la Reine Margot comme un récit historique réaliste.

Cela n'empêchera pas le lecteur de se sentir transporté par cette histoire qui mêle donc réalité et fiction. Je pense d'ailleurs lire prochainement La Dame de Monsoreau.

 

L'avis des copains ici

Retour à l'accueil