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La Ballade de Lila K, Blandine Le Callet, éditions Le Livre de poche, 2010, 355 pages

Genre : roman

Thèmes : amour , pardon, société sécuritaire, mémoire, maltraitance

L'auteur en quelques mots ...

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Maitre de conférence en latin à l'Université Paris Est, Blandine le Callet est une spécialiste de la littérature héllénistique et a travaillé sur la notion de monstrosité dans l'Antiquité (Rome et ses monstres). Son premier rman, Une pièce montée, avait déjà connu un joli succès et a été adapté au cinéma.

 

L'histoire 

"Dans la vie, il y a toujours un avant, un après, vous avez remarqué ? Avec entre les deux une cassure franche et nette, heureuse ou malheureuse- c'est une question de chance".

Lila a six ans lorsque des hommes en noirs pénètrent chez elle et emmenent sa mère. Elle se retrouve alors" précipitée dans un monde insensé aux règles implacables". Dans le Centre elle réapprend à marcher, à parler, isolée des autres qu'elle ne supporte pas. Lila recherche les sensations perdues : ne pas être touchée, ne pas avaler leur nourriture, dormir sous le lit, pelotonnée comme dans le placard dans lequel elle vivait jusqu'alors. Mais peu à peu elle comprend ce qu'ils attendent d'elle. Ils l'observent jour et nuit et guettent ses progrès. Alors elle donne le change, accepte d'être examinée, touchée par le kiné du Centre, mange en apnée afin de ne pas sentir la nourriture qu'ils lui proposent. Elle sait que c'est à ce prix qu'elle sortira de ce lieu aseptisé. Sa déterminaion et l'aide du Dr Kaufmann l'aideront à faire semblant, à tricher avec les caméras, les experts. Avec lui elle apprendra la confiance, découvrira les livres ( objets soupçonnés de véhiculer des allergies et mis sous scellés) et une époque révolue où chacun pôuvait à loisir se rendre dans une bibiothèque au lieu de lire sur un grammabook .Le jour où Kauffmann est mis à la porte pour avoir outrepassé les règles, Lila comprend qu'elle va devoir se débrouiller seule pour retrouver sa mère. Car c'est son obsession. De rencontres en découvertes elle entrera alors dans la Zone, ressenties comme espace de liberté, au-delà de la société sécuritaire qui soumet les hommes , le territoire où elle est née...

En vrac et au fil des pages

Un grand merci à Charlotte pour m'avoir fait découvrir ce roman puissant et très suggestif. J'avoue avoir eu peur à la lecture des premières pages , j'ai d'ailleurs cru à un enlèvement, c'est vous dire si j'étais dedans dès les premières lignes ! Les images sont parfois violentes, mais plus par ce qu'elles suggèrent que par les faits relatés.Même si le style est parfois un peu plat (des redites dans les tournures), l'auteur parvient à nous plonger dans le vif du sujet. Le décalage entre ce que raconte Lila de son enfance, l'amour de sa mère, les égards dont elle a souvenir et la réalité y est pour beaucoup. Aimer son bourreau ...

J'ai particulièrement apprécié la découverte progressive de ce monde futuriste où la société telle que nous la connaissons est mise à l'écart : la Zone. Intra muros la ville est aseptisée, les gens sous surveillance médicale, épiés par des caméras de suveillance, contrôlés chaque jour. Les livres sont bannis, mis sous vide car vecteurs d'allergies ( mais aussi de connaissance !). Le roman propose une image d'une société sécuritaire qui nous rappelle vaguement quelque chose (1984 de G. Orwell ou Farenheit451 de R.Bradbury) et fait froid dans le dos. Mais peu à peu les habitants de la ville Intra muros sortent de la structure pour rallier la Zone et l'on devine les limites et l'effritement d'un tel régime.

Le personnages sont attachants, chacun pour ses convictions, Milo avec qui elle découvre l'amour, Fernand son tuteur rigide et touchant qu'elle mène par le bout du nez, Kaufmann le vieux professeur qui transmet son savoir et sa sagesse.

Une lecture à recommander ;)

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