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Des vents contraires, Olivier Adam, Editions de l'olivier, 254 pages, 2009

Thèmes : abandon, peur, perte, enfance, souvenirs, liens , amour

Genre : roman contemporain

L'auteur en quelques mots ...

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Né e 1974 Olivier Adam a grandi en banlieue parisienne. Il vit aujourd'hui à St Malo, près de la mer dont on retrouve le thème récurrent dans Des Vents contraires. En 2004 parait Passer l'hiver, une nouvelle pour laquelle il reçoit le prix Goncourt de la nouvelle. Son premier roman, Je vais bien ne t'en fais pas, a été adapté au cinéma par Philippe Lioret, tout comme Poids Leger ( de Jean Pierre Améris) et Des vents contraires ( de Jalil Lespert). Falaise, A l'abri de rien, Kyoto Limited Express, Les Lisières ont fait de lui un auteur a succès qui aborde pourtant des sujets difficiles (séparation, abandon ...). Olivier Adam se reconnait en des écrivains comme Annie Ernaux ou Philippe Djian qu'il cite comme source d'inspiration. Pour en savoir plus sur cet écrivain je vous invite à vous rendre sur cette page. J'ai trouvé l'interview étonnante et sincère...

L'histoire

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" Quand j'ai rouvert les yeux nous étions gelés tous les trois, le bruit de la mer était devenu le monde entier, nous contenait, nous digérait et c'était doux d'être ainsi dévorés, ensevelis, noyés, oubliés pour de bon. La nuit nous protégeait et à ce moment précis j'avoue avoir pensé que les choses allaient redevenir possibles, ici j'allais pouvoir recoller les morceaux et reprendre pied, nous arracher les enfants et moi à cette douleur poisseuse qui nous clouait au sol de puis des mois,(...)"

Arrivé devant la maison de son enfance au bord de la mer, le narrateur , Paul Anderen, porte l'espoir d'une renaissance, pour lui et ses enfants. Mais quelle douleur l'a arraché à sa vie ? Quel poids terrible pour fuir ainsi ?

Une mère absente, une femme qui a fui du jour au lendemain, sans explication, et c'est tout un quotidien qui s'écroule. Qu'est devenue Sarah ? Pourquoi est-elle partie ? Où est-elle ? Voilà un an qu'elle n'est plus là, un an que Paul ne parvient plus à écrire. A Saint Malo il espère recréer les liens familiaux et réapparendre à vivre, car porter ses enfants à bout de bras l'épuise. Saint Malo, son frère, son enfance, son refuge.

De rencontres en attente, d'espoir en lassitude, il explique la douleur, la peur, les interrogations, l'incompréhension, la rage mais aussi les petites joies, l'oubli, le lien ...

"...menacés mais debout..."

 

En vrac et au fil des pages ...

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Voici quelques jours je recevais un livre mystère d'une enigmatique expéditrice (j'ai au moins réussi à découvrir que c'était une fille !) qui me recommandait de ne pas ouvrir la petite enveloppe magique révélant le pourquoi de ce livre. Une lecture à l'aveugle donc !

Dès les premières lignes une impression de déjà lu m'a sauté aux yeux mais j'ai poursuivi ma lecture car les mots m'ont happée, comme ils l'avaient fait la première fois. Ce n'est qu'arrivé au passage que j'ai cité plus haut que le titre m'est apparu, Des vents contraires et le souvenir d'une plume ample, légère et forte à la fois, celle d'Olivier Adam.

C'est donc avec plaisir que j'ai relu ce roman sombre et pourtant plein d'espoir, tout en me demandant pourquoi je ne lui avais pas accordé un billet sur le blog. C'est que ce blog n'existait pas lorsque je l'ai découvert. Mais je me souviens m'être promis de lire un nouveau récit d'Olivier Adam dont j'apprécie décidément l'écriture.

Ici les phrases sont longues, dépliées, comme mimant le flux et le reflux d'une mer omniprésente. Je me souviens avoir lu que notre auteur avait migré en Bretagne pour y trouver un nouveau souffle. Ce récit serait-il autobiographique ? pas tout à fait , même si Olivier Adam y a mis beaucoup de lui.

Alors l"histoire n'est pas gaie, c'est le moins que l'on puisse dire et l'on aurait pu tomber dans le pathos, des larmes à chaque page. Pas du tout. Le narrateur se livre sans détour mais offre autre chose et j'ai particulièrement apprécié le détail des liens qui l'unissent à ses enfants, le langage des corps, cette tendresse qui émane de chaque geste malgré la souffrance. Est-ce un récit policier ? Pas tout à fait même si l'enquête est présente et apporte une touche troublante au récit. J'ai aimé les contrastes entre les nuits dévastées de Paul et les journées où il reconstruit peu à peu leur avenir, entre les enfants, leurs réactions, entre les différents paysages qu'offre Saint Malo, la mer, la musique et le silance. Et puis cette analogie sans doute entre la mer et la mère ...

Contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là je n'ai pas ressenti une atmosphère étouffante et je pense d'ailleurs qu'il ne faut pas le lire ainsi. C'est une tranche de vie qui nous est offerte. Passé et présent alternent dans un récit poignant, à découvrir.

Merci à Faelys '(Les petites madeleines) pour cette redécouverte !

Le petit plus :

 

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