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Une certaine idée du bonheur, Rachel Kadish, éditions Sonatine, 2011,518 pages

Genre : roman

Thèmes : quête du bonheur, amour, espoir, spirituel

L'auteur en quelques mots ...

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On découvre peu de choses sur le net à son sujet, à mon grand regret. Diplômée de Princeton, Rachel Kaddish propose un brillant parcours littéraire. Elle a publié de nombreux esais et nouvelles qui ont été publiés dans diverses revues. Elle vit près de Boston.

Un site lui est dédié ICI

L'histoire

" La plupart du temps j'envisage l'amour comme la littérature. Il m'émeut l'étudie et cette étude m'aide à comprendre le monde qui m'entoure".Tracy Farber est professeur de littérature américaine dans le département de Lettres d'une université où elle s'apprête à être titularisée. Rivalités, tensions de fin de semestre, petites vacheries entre profs, le climat n'est pas toujours des plus détendus dans ce microcosme. Il deviendrait même insupportable sans l'humour de Jeff, collègue homosexuel de Tracy qui s'amuse de ces situations avec sarcasme et joue de l'ambiguité que son homosexualité génère dans ce milieu bien pensant et sans la littérature dont Tracy se nourrit et avec quoi elle vit 24h/24h . C'est dans cette atmosphère que la narratrice explique ce qu'est selon elle le bonheur, ce qu'il devrait être d'après son vécu et ses observations .Les amours tapageuses et compliquées de son amie Yolanda sont passées au crible de l'éternel idéal. Mais tout sera remis en question avec la rencontre de George. Féministe convaincue, elle devra laisser entrer ce bonheur et repenser ses valeurs amoureuses. " Je me dis que l'indépendance d'une femme est une fleur cultivée en serre.Improbable et rare, elle necessite de la vigilance".A moins que le bonheur ne soit pour elle décidément pas possible ... car comment concilier convictions féministes et vie à deux ?

" Avant que je rencontre George, j'étais imbattable. J'étais une sprinteuse, enchainais les tours de stade, je doublais ces autres coureurs ralentis par l'amour, les ruptures, les grossesses, leur insistance à vivre comme si l'existence était une rue à sens unique pleine d'opportunités personnelles qui ne se représenteraient jamais".

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En vrac et au fil des pages ...

le roman commence comme un traité sur le bonheur. J'ai été surprise de cette entrée en matière car pensais lire un roman ( j'ai d'ailleurs vérifié à plusieurs reprises  !) puis me suis laissée porter par ce prologue déroulé à partir d'un mensonge de Tolstoï ! "Je n'ai rien contre Tolstoï. Non, je l'admire même. Je pense simplement qu'il est l'auteur du mensonge le plus éhonté et le plus largement répandu de la littérature mondiale : "Les familles heureuse se ressemblent toutes. Les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon." Les bibliophages tournent de l'oeil à la lecture de cette phrase tirée d'Anna Karénine". Tracy Farber part alors du constat qu'il faudrait être malheureux pour être intéressant et le démonte avec son vécu, son expérience et surtout ses observations détaillées de la vie de couple.

"Qu'y a-t-il de si abject dans le bonheur ? Je crois qu'il terrifie les gens". A commencer par elle qui a toujours mené sa barque comme elle l'entendait, célibataire sûre de ses choix, passionnée voire nourrie de littérature, vouant son corps et son âme à cette passion.

Evidemment on entre rapidement dans le cliché avec la rencontre de George qui va révolutionner son quotidien et lui montrer une autre voie. A elle de l'accepter, ... ou pas .

Néanmoins je conseille ce roman car il est bien mené, bien pensé. J'ai apprécié ( mais c'est mon domaine) l'évolution des personnages dans ce département universitaire, les tensions véridiques et les animosités latentes, on s'y croirait ! L'écriture est fluide et l'on ne s'ennuie pas, contrairement aux critiques négatives que j'ai pu lire ici ou là.

L'auteur nous interroge aussi sur la littérature et nous pose la question : "un récit américain peut-il avoir une fin à la fois heureuse et honnête ? Peut-on en finir avec la vénérable idée qu'une vie sans tragédie n'a pas de sens (...) ?".

L'humour est présent au fil des pages, regard d'une célibataire de trente trois ans sur ses copines mariées qui disent "nous " et non plus "je" ! Un petit clin d'oeil qui me concerne mais peut-être vous reconnaitrez-vous aussi dans cette citation : " Vous prendre de passion pour la grammaire - et donc vous massionner pour ce qui n'intéresse pas la majorité de l'humanité - revient à faire un trou gigantesque dans votre vie".

Puis je voudrais finir par une citation qui nous concerne tous, amis blogueurs/lecteurs avides :

" J'adore les livres '(...) J'aime l'échappatoire qu'ils offrent (...) J'aime me plonger dans la vision d'un autre, qu'il s'agisse d'un cauchemar, d'une utopie ou d'autre chose encore. J'aime la façon dont les livres entament notre ego - nous apprennent que nous ne sommes pas la première génération d'êtres sensibles qu'ait engendré cette planète (...) J'aime la partie théorique - essayer de lier les livres aux idées, comme un collier dont toutes les perles seraient différentes".

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